Je me baladais sur la rue Saint-Jean à Québec quand le hasard m’a frappée comme un mur au front et m’a traînée de force (pas si de force que ça) dans une librairie. Jusque-là, il n’y a rien d’extraordinaire, mais quelques étagères et des poussières plus tard, le même hasard a laissé le sens de ma vie entre mes mains. Il s’appelle milk and honey de Rupi Kaur et il est beau, à l’extérieur comme à l’intérieur.
Ça fait que tout bonnement, ce recueil de poésie me tombe du ciel et me cogne la tête de bien-être. Divisé en quatre parties graduelles, dont the hurting, the loving, the breaking, the healing, ce petit bijou aborde les thèmes de la féminité, du consentement, de la sexualité, de l’amour et de sa perte, de la parole chez la femme, mais surtout de la guérison et de l’amour qu’on se porte à soi-même. Liant le calligramme minimaliste à ses poèmes qui le sont tout autant, Rupi Kaur réussit à prouver que l’art de la poésie se résulte à en dire peu pour en faire ressentir tant. En ce sens, elle rejoint une très grande simplicité, ce qui fait de sa poésie une grande porte ouverte; on y entre à plein pied. Amateurs comme connaisseurs de poésie peuvent y trouver leur compte.
Je pourrais vous proposer quelques poèmes, mais je préfère vous guider vers l’acquisition du sens de votre vie (autrement, milk and honey). Ce serait réducteur de ne choisir que quelques poèmes où la portée de la profondeur toute simple et mignonne de recueil serait perdue entre ces mêmes lignes. Si je te dis de le lire, alors tu devrais vraiment le faire. (Je te le dis en te regardant droit dans les yeux de la façon la plus convaincante et autoritaire possible, ha ha.) Sincèrement, j’ai rarement ressenti une symbiose aussi parfaite en dénudant des mots et ce recueil nous reconnecte avec l’essentiel et le bien-être personnel qu’on oublie trop souvent de traîner avec soi.
Je ne suis pas de celles qui portent une grande attention à la matérialité des livres. Ce qui m’accroche plutôt, c’est l’âme du texte, ce qu’il m’apporte intérieurement, spirituellement et émotionnellement. Je n’achète et ne relis qu’en de très rares occasions deux fois le même livre, quoiqu’on ne relit jamais deux fois la même lecture de la même façon. En ce qui concerne milk and honey, je veux l’apprendre par cœur et me le tatouer sous les paupières. Il s’agit d’un très bel outil pour nous faire cheminer, évoluer et revisiter bien des notions quant à nos relations, autant celles avec les autres que celle envers soi-même.
Si je pouvais l’acheter deux milliards de fois, je le ferais.