Je t’ai vu hier. En fait, je te vois tout le temps. Je te vois sur le visage des gens que je croise dans le métro ou à l’épicerie. Je vois ton sourire sur des passants inconnus et occasionnellement, j’entends ton rire projeté par une personne dans le bus ou encore dans la rue. Chaque fois, mon corps se fige, mon cœur cesse de battre l’espace d’une seconde. Ça fait maintenant 2 ans que je ne t’ai pas vu toi, le vrai toi, dans toute ta splendeur, mais, même après tout ce temps, mon cœur paralyse une nano seconde quand je t’entrevois sur le visage des autres. T’es parti, mais t’es toujours là.
C’est drôle parce que majoritairement, je vis les journées de mon quotidien de façon banale, sans penser à toi ou à ce qu’on était l’un pour l’autre. Ton départ avait laissé un trou dans ma vie que j’ai appris à combler peu à peu jusqu’à ce qu’il disparaisse complètement. Mais durant ces moments, j’ai encore les jambes qui flanchent et le sang qui me monte directement à la tête. Comme une vieille habitude que mon corps ne veut pas laisser partir. Comme un toc que mon esprit s’est créé avec les années.
Est-ce que je suis la seule à qui ses sens lui jouent des tours? Comme si mon cœur qui s’en était remis se faisait tromper par ma tête à certains moments précis. Ouais, je t’ai vu hier, mais je ne t’ai pas vu toi; je l’ai vu lui, ce passant inconnu qui avait ta mimique, ton humour, ton style vestimentaire, hell, même ton sourire. Je t’ai aperçu, toi, comme je le fais toujours, comme je vais probablement toujours le faire. La mémoire est une faculté qui oublie mais les sens, eux, se souviennent, comme je me souviens de ton odeur, de ta voix ou encore de la douceur de ta peau. Oui c’est vrai, je t’ai oublié et je suis passée à autre chose, mais, au final, je me souviens.
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