« Tout le monde juge par l’extérieur : il est trop peu de gens voyant jusqu’au fond et qui ne se laissent point prendre aux apparences. » – Pierre-Jules Stahl; Les pensées et réflexions diverses (1841)
Combien de fois on s’est fait dire de ne pas juger un livre par sa couverture, que l’apparence était souvent trompeuse et que les gens ne sont pas nécessairement ce dont ils ont l’air?
Plus de fois qu’on ne saurait compter. Et pourtant!
Combien de fois on a stalké quelqu’un pour savoir si cette personne était fiable ou non, décidé de sa dignité avant même de la rencontrer et partagé notre point de vue hypothétique à autrui?
Plus de fois qu’on ne l’avouerait à nos grands-parents. Eh oui!
Combien de fois on a pensé connaître quelqu’un par son profil Instagram, respecté faute de l’apparence physique et mesuré le succès d’un individu par sa beauté extérieure?
Plus de fois qu’on oserait l’avouer. Et pourquoi? Parce que c’est facile.
Trop facile de se fier à ce qu’on voit plutôt qu’à ce qu’on ressent. Trop facile de classer les gens dans des catégories sans prendre le temps.
On ne prend plus le temps d’apprendre à connaître. On veut connaître sans avoir à s’efforcer d’apprendre.
Connaître et réaliser que les gens ne sont pas faits pour être systématiquement catégorisés.
Alors, grande nouvelle, attache ta ceinture, j’ai la solution :
ARRÊTONS DE JUGER PAR LES APPARENCES.
(Relire la phrase ci-dessus à voix haute, en criant si besoin il y a.)
Tadaaaa!
Oui oui, je sais, c’est révolutionnaire, personne n’y avait pensé avant, c’est du génie.
C’est de l’humilité.
C’est oser se rappeler qu’on ne sait pas, qu’on a aucune idée…
que d’utiliser la vue à elle-seule pour saisir la complexité et l’unicité d’une personne,
c’est vraiment
injuste.
Ça donne une fausse impression, ou même plusieurs.
Ces fausses impressions propagent une ignorance antipathique.
Tu penses que tu sais parce que tu vois. Tu penses que tu connais parce que tu vois. Tu penses que parce que tu connais tu peux juger.
Juger et décider si oui… ou non.
Mais en fait…
Tu penses que tu m’vois, mais tu ne m’as jamais vue.