COCORICOOO… C’est le matin ! Je me lève et je saute dans la douche. Je me lave les cheveux, le visage et le corps. Une fois frais et sec, je vais manger quelque chose. J’ai du choix : Tartinade de Nutella (à titre d’exemple, je déteste ça), pâtisseries, croissants, et plus encore. Je vais à l’école ou au travail, et pour ma collation, je prends une barre tendre ou bien une palette de chocolat. Tous les articles de consommation annoncés plus haut contiennent (assurément) de l’huile de palme. Cette source de gras est pratiquement partout : savon, shampoing, crème, desserts, etc. Et je ne parle même pas des biocarburants.
Voici une courte vidéo introductif sur l’huile de palme (pour le nuls) ICI.
Le coût monétaire de ce produit destiné à la transformation industrielle est ridiculement bas. C’est une des raisons principales qui incitent les compagnies à l’utiliser dans leurs produits. On se rappelle de la crise des gras trans dans le marché de l’alimentation il y a quelques années, car elle n’en contient pas, l’utilisation de cette denrée végétale a fortement grimpé (cependant, elle n’est pas meilleure pour la santé pour autant). L’usage de la ressource ne cesse de s’accroitre.
Cet arbre de l’Afrique de l’Ouest, riche en matière grasse, pousse dans un climat chaud et humide. Dans les années 1960, on a introduit la plante en sol asiatique pour des raisons commerciales. De nos jours, 90% de la production mondiale de cette huile est concentrée dans 2 pays, la Malaisie et l’Indonésie. Cependant, l’introduction de ces grandes plantations oléagineuses se sont faites au détriment des territoires qu’occupait l’une des forêts tropicales les plus riches en biodiversité de la planète. Plus de 40% (74 millions d’hectares), en 50 ans, de cette surface verdoyante incomparable a laissé maintenant place au monopole du palmier à huile. Cet habitat menacé abrite les plus belles espèces de mammifères de la planète, comme les tigres, les orangs-outans, les gibbons, les éléphants d’Asie et plusieurs autres. Ces espèces sont toutes en danger d’extinction Je ne sais pas pour vous, mais j’ai pas le goût de faire disparaitre de si beaux animaux parce que je veux absolument cette crème de noisettes chocolatée si overrated sur ma toast ou me laver avec mon savon préféré sale de honte. Comme ce n’est pas tout, les animaux ne sont vraiment pas les bienvenus dans ces plantations à perte de vue. On retrouve souvent des orangs-outans recouverts de blessures dues à des tirs de plombs et des pièges. Parfois, on les capture pour les revendre sur le marché noir, ou on les massacre tout simplement, on les torture. Tout simplement terrifiant et inhumain … Il est grand temps de prendre une décision collective.
Pour en apprendre plus sur la condition de ces pauvres animaux sans défense, c’est ICI.
Comme je vous l’ai dit plus haut, 90% de la production mondiale de fait en Malaisie et en Indonésie. Il reste donc un 10% éparpillé sur le globe. Cet été, j’étais en voyage en Amérique centrale du Costa Rica jusqu’à Mexico City (mon amour ?). Bref, on faisait de la route en jeep, entre la ville de Cobàn et Flores au Guatemala, quand tout à coup … On tombe dans une immense plantation de palmier à huile. J’étais tout simplement sous le choc. C’est absolument immense, ça ne se terminait plus. Je prenais des photos comme un déchaîné dans le but un jour de pouvoir les montrer au grand public (merci La ) de dénoncer cette pratique barbare. Il faut savoir qu’avant d’entrer en terrain d’exploitation de cette huile, on se promenait dans une jungle riche et pleine de verdure. Triste … très triste. Détruire de si belles forêts pour mettre en ligne d’une symétrie parfaite des millions de plans identiques dédiés à faire rire aux éclats les grosses poches de ce monde.
Il existe cependant plusieurs solutions. De plus en plus d’initiatives pour une agriculture plus durable de cette denrée sont en cours. Désherbage manuel, protection de la biodiversité, conservation des forêts en place, etc. En Indonésie, seulement 10% de la production d’huile de palme est durable. RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) est un organisme qui travaille de concert avec des fondations comme la WWF et des entreprises pour avoir des ententes en approvisionnement plus écologique et socialement acceptable. Il y a également des compagnies qui ont tout simplement décidé de bannir cet ingrédient de leurs produits. C’est le cas entre autres de LUSH que vous connaissez bien (et qu’on ADORE).
Pour en connaître davantage sur RSPO, c’est ICI.
Ça vous étonne ? Vous le saviez ? Vous faites des actions ou vous voulez en faire ? Répandez le message comme l’on étend du Nutella sur une tranche de pain. Partagez l’article sur votre page Facebook et parlez-en à votre entourage. Je ne vous dis pas d’arrêter de consommer les produits qui en contiennent (ça serait presque impossible), mais simplement de vous informer des méthodes de fabrications et des solutions possibles aux consommateurs.
Un ÉNORME merci de la part des animaux de la jungle, qui sont de moins en moins.
Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com