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Il était une fois… Trump

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Il était une fois un Riquet à la houppe bien plus laid que celui du conte d’origine, mais riche, dénué d’intelligence, à l’égo plus dilaté qu’une montgolfière, et qui voulait devenir l’homme le plus puissant du monde.

Comme le verbe, on l’appelait Trompe. Et comme le nez de l’éléphant de son parti, il n’avait rien de démocrate. Enfin, comme il était anglophone, avec son prénom Donald, ses adversaires l’appelaient souvent Dump.

C’est qu’une vilaine sorcière semblait lui avoir jeté un mauvais sort : ainsi, tout ce qu’il disait était des ordures :

« Rosie O’Donnell est grossière, vulgaire, odieuse et stupide – mais à part ça je l’aime beaucoup! »

« Robert Pattinson ne devrait pas reprendre Kristen Stewart. Elle l’a trompé comme une chienne et elle le fera encore – vous allez voir. Il peut trouver bien mieux! »

« Arianna Huffington est laide, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Je comprends tout à fait que son ex-mari l’ait quittée pour un homme – il a pris la bonne décision. »

« Si Ivanka n’était pas ma fille, je sortirais peut-être avec elle. »

« Une partie de ma beauté, c’est que je suis riche. »

Etc.

Homophobe, raciste, misogyne, l’escroc ne semblait pas vouloir se libérer de son mépris. Bien au contraire, il rassemblait partout les foules pour calomnier ses opposants et attiser la haine de ses supporters envers eux. Visiblement ouverte ou faible, la liberté d’expression lui permettait tout, même de supposer qu’il pourrait tirer sur un individu et remporter la victoire qu’il convoitait malgré tout.

Car il faut le dire, cet expert des mensonges et des semi-vérités excellait dans l’art de tromper les gens : il avait vu plusieurs de ses compagnies faire faillite, était lui-même de descendance étrangère – comme André Arthur –, et menaçait de poursuites celles et ceux qui le contredisaient.

Cet homme était en fait si égocentrique et méprisant que même des personnes de son équipe avaient peur de lui. Après tout, il était supporté par le Ku Klux Klan, faisait des promesses sans rien connaître de la réalité pour les réaliser. Mais comme il promettait souvent de parfaites horreurs…

Les États-Unis doivent rester en Iraq pour « pouvoir garder le pétrole ». 

« Notre président afro-américain si génial n’a pas eu un impact si positif que ça sur les voyous qui détruisent allègrement et ouvertement Baltimore. »

« Il faut empêcher les patients atteints par Ebola d’entrer aux États-Unis. »

« Mon compte Twitter est devenu tellement puissant que je peux forcer mes ennemis à dire la vérité. »

Le Mexique envoie « de la drogue et des violeurs » aux États-Unis.

« Je serai le meilleur président du travail que Dieu ait jamais créé. »

« Je construirai un grand, grand mur à la frontière sud et je le ferai financer par le Mexique. »

… l’ordurier multimilliardaire utilisait aussi le bien d’autrui sans permission. Ainsi, plusieurs artistes lui avaient interdit de faire jouer leurs chansons durant ses événements de campagne. Mais c’est ainsi qu’il avait été élevé, fils de propriétaire véreux et ouvertement raciste. Trump était aussi le papa de méchants fils qui chassaient des espèces animales protégées.

Malheureusement, cet être, à bien des égards inhumain, était très populaire dans plusieurs foyers. On acclamait son franc-parler, ses discours à l’emporte-pièce; même sa démagogie faisait fureur! Les médias en étaient d’ailleurs absolument fous. Ainsi, l’un des candidats de l’autre parti, qui avait pourtant autant de supporters que lui, passait 20 fois moins à la télévision.

Pour plusieurs, donc, Trump était le visage du succès, la renaissance d’un royaume, la victoire légitime de Goliath qui avait traversé les âges et survécu comme les plus grands prédateurs à l’évolution des espèces. Il était fier de ce qu’il était, de ce qu’il avait et du comment il l’avait obtenu. Il vivait, d’ailleurs, le plus sereinement du monde avec l’oxymore de son propre enrichissement en échange de l’exploitation d’autrui.

C’est ainsi qu’il fut élu à la tête de son éléphant blanc : une promesse de liberté pour les rares bien nantis et bien armés de son pays, lobbys et industries aussi, mais au détriment des plus démunis, de l’ouverture aux autres, des langues, cultures et nations, du respect des non-hommes, des non-hétérosexuels, des non-patrons, des non-propriétaires, des non-blancs, des non-républicains, des non-lui et non-comme-lui, donc.

Loin du rêve d’un précédent roi, brillant et inspirant, M. Trump – ou Drumpf, puisque c’est son véritable nom – est devenu un symbole : celui de l’Étasunien ignare, odieux, dangereux, mais puissant.

Avec un conte, on a le loisir de refermer le livre pour se confier le temps de repos et de beauté à Morphée. Et dans un conte, quand les méchants argumentent, ce n’est pas en parlant de la taille de leur pénis… Mais, ce nouveau voisin qui s’élève au dos de son éléphant aujourd’hui, nous ne pourrons pas l’ignorer bien longtemps.

Mes belles-sœurs qui vivent aux États-Unis craignent le pire – pire encore que sous les Bush – et nombre de leurs concitoyens et concitoyennes se demandent comment immigrer au Canada.

« Ils (les blancs pauvres sous-éduqués) sont en train de s’enfoncer dans l’impuissance, le désespoir et la colère, et ne dirigent pas leur rancœur contre les institutions qui sont les agents de dissolution de leurs vies, mais contre ceux qui en sont encore plus qu’eux les victimes. » « Les signes sont familiers, et ils évoquent des souvenirs de montée du fascisme en Europe. » – Noam Chomsky, Donald Trump est en train de gagner parce que l’Amérique blanche est en train de mourir.

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