J’imagine parfois, sûrement par peur, qu’on me diagnostique une maladie incurable. Qu’il me reste 6 mois à vivre. Attention, je ne suis pas hypocondriaque pour une cent. Je m’imagine ça bien consciemment, en essayant de savoir ce que je voudrais avoir fait, avoir dit, en essayant de trouver quel regret je pourrais bien avoir. Tout ça dans le but de m’assurer que le moment venu, j’aurai le moins de regrets possible, que j’aurai vécu pleinement. Mais j’ai réalisé quelque chose.
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J’ai entendu parler à quelque part de quelqu’un qui a eu une maladie grave et qui l’a cachée à ses proches. Ça m’avait marquée, je me demandais pourquoi. Puis, tu t’es retrouvé à passer des examens pour quelque chose d’inquiétant. J’ai eu un doute, un doute que tu me dises pas la vérité, que tu veules me protéger.
Puis, j’ai compris que ce n’était pas si facile d’annoncer une nouvelle aussi terrible à un proche. Pour ma part, je ne voudrais pas voir le désarroi dans tes yeux sans avoir la possibilité de te dire « ben non c’correct, ça va ben aller », ça me tuerait. Pis si tu décidais de me prendre en pitié ou que ton comportement changeait envers moi, ça me donnerait un sentiment de faux, pis ça, j’aime pas ça. Ça gâcherait tout me semble. Mais surtout, je voudrais que tu te souviennes de moi en santé, avec un bon moral.
Un peu comme la peur d’être trompé, c’est moi qui te tromperais. Parce que je voudrais continuer la vie comme si de rien était, pour faire le moins de vagues possible dans la tienne.
Bref j’ai eu peur que tu me fasses ce que je te ferais. Ironique peut-être. Égocentrique sûrement. Je sais pas trop quoi en penser. J’sais juste que j’ai rien, pis que j’pas sûre si j’te l’dirais si j’avais de quoi. Toi, me l’dirais-tu?