Présentement, mon ras le bol, c’est les gens qui t’appellent juste quand ils ont besoin de quelque chose. Ça m’énerve. Quand ça va bien, t’en as jamais de nouvelle de ce monde-là. Mais quand ça va mal… Watch out. T’es donc bien fine, belle, généreuse et aimable quand vient le temps de les aider. Ce ne sont même pas des amis toxiques, non, ce sont juste pas des amis. Point.
De nature, je suis assez bonasse. Je laisse des chances, de multiples chances même. Et comme toute bonne chose a une fin, ma patience s’épuise. Mais que se passe-t-il dans la tête des gens qui font ça? Je ne le sais pas. De la fierté, ils n’ont pas ça? En tout cas, me semble que moi, j’ai bien de la misère à quêter des services à tout bout de champ sans feeler mal ou me sentir totalement cheap. MAIS, j’ai bien l’impression que pour eux, se sentir cheap c’est devenu naturel et ça fait partie de leur quotidien. Ça fait pitié. Bon c’est dit. Astheure, qu’est-ce qu’on fait?
Personnellement, je leur fais un sevrage. Je suis de moins en moins disponible, gentille et serviable. Bête de même. Radicale? Absolument. Parce que moi, si j’étais dans la merde, c’est spécifiquement pas eux que j’appellerais. Pourquoi? Parce que je n’ai plus d’égard pour eux. Ils m’ont brûlée. Écœurée, plus de temps à perdre avec des amitiés à sens unique, je ne suis même pas gênée de dire que je n’investis plus dans les amitiés qui ont moins de rendement que ce qu’elles consomment. Kif-Kif, c’est ça les amitiés que je cherche. La réciprocité c’est pas juste les services physiques (Viendrais-tu me reconduire au garage, peux-tu me ramasser ce truc dans telle boutique…), c’est plus complexe. C’est un mélange d’écoute, de respect et parfois, de services. Si je suis au bord du désastre, je suis en maudit, tu m’écoutes patiemment. Et si toi tu pleures ta vie parce que ton chien est mort, je serai l’épaule sur laquelle tu pourras verser tes larmes. Service pour service, ça me convient. Je ne parle pas de profiter des autres, mais bien d’établir une relation donnant-donnant. De toute façon, rien ne sert de le nier : on garde rarement des amitiés qui prennent plus qu’elles donnent. Ou carrément, on ne les entretient tout simplement pas. Et voilà, tout est dit, on ne les entretient pas. On met pas d’énergie là-dedans. Alors rien ne sert de se sentir mal lorsqu’on a le goût de leur dire non. Quelle gêne y a-t-il à dire non à quelque chose qui ne nous tente pas? Il comprendra peut-être qu’il doit s’investir un peu s’il veut avoir des amitiés de qualité. Le sevrage est commencé… « Non, je ne pourrai pas te dépanner ce coup-ci, j’ai déjà de quoi de prévu! »
Par Cyntia Roberge