Ce sera le mois de février
Ce mois bleu foncé, la couleur du ciel qui se fait engloutir par l’obscurité.
J’alignerai tous ces mots compliqués Afin de t’impressionner, pour que tu me croies futée. Je les alignerai, et ce, sans même les comprendre Simplement parce qu’ils font jolis Une mélodieuse mélodie dont la pensée ne pourrait aller jusqu’à en saisir l’essence. Ils ne seront qu’une vomissure de mots ardus et intelligents qui s’élanceront de manière spasmodique du haut de mes lèvres.
Pour infiniment chuter à l’intérieur du néant sans fin de ta compréhension.
Parce que toi non plus, tu n’auras aucune idée de ce qu’ils veulent dire.
Même si je t’aurai préalablement attribué cette aveugle érudition.
Nous serons donc là À tenir une conversation dont aucun de nous ne saisira réellement le fond de l’être et la nature des choses. Insérer des mots à l’intérieur de cases préétablies À compartimenter des phrases
Comme s’il s’agissait réellement du fond de notre pensée, aucun de nous ne se questionnera réellement sur la signification de nos échanges.
Se cacher derrière le faux, derrière l’illusoire de peur de n’être que vérité. Tout sera mis sur table à qui voudra bien en faire l’interprétation de son choix. Un buffet à volonté pour les interprétations plus loufoques les unes que les autres. Ce sera notre façon de brouiller les pistes D’effacer les traces Puisque personne n’aura préalablement dépouillé son être de ce personnage qu’il trimbale à longueur de journée.
Ce vêtement toujours mal ajusté et trop serré qui recouvre les êtres, ceux auxquels personne n’a jamais accès.
Costume de plaisance qu’on revêt à l’aveugle pour se rendre agréable. Sans même savoir ce qui plaît à autrui parce qu’on demeure persuadé que sans lui, il est impossible d’être aimé.
L’hermétique existence de la personnalité en absence de bruit.
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