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J’étais pas prête à te laisser partir

Quand je rencontre des gens, dans mon échelle d’appréciation, ils commencent à « je ne t’aime pas ». Ils peuvent parfois monter jusqu’à « tu me laisses indifférente » ou « finalement je t’apprécie », mais rares sont ceux qui arrivent à atteindre le stade « je t’aime pour vrai ». Et quand ça arrive, ça me fait paniquer.

J’ai peur de m’attacher.

Pis j’ai peur d’aimer.

Pourtant, je n’ai jamais manqué d’amour. Ma famille a toujours été ma plus belle fierté. J’ai toujours eu beaucoup d’amis. Mes parents ont toujours été présents, attentifs et stimulants.

C’est peut-être justement ça le problème ; j’ai reçu tellement d’amour que je ne sais pas comment le redistribuer à mon tour.

J’ai peur d’aimer parce que j’aime tout croche.

J’ai peur d’aimer parce que j’ai peur de perdre.

Et que perdre quelqu’un, ça me brise les ailes à chaque fois.

Les étiquettes m’importent peu. Qu’il s’agisse d’un ami, d’un crush, d’un collègue, d’un enseignant, d’une connaissance ou même du serveur au café du coin, ça revient au même : si je t’aime vraiment, je ne veux pas que tu partes.

Ne joue pas au cerf-volant. Je ne veux pas avoir à te tenir pour que tu restes. Je ne veux pas te retenir de toutes mes forces à chaque coup de vent. Je voudrais que tu restes par choix. Par réciprocité.

Je suis tannée d’être la pro des relations unidirectionnelles.

Je l’ai déjà dit ; j’aime mal. Et je n’aime jamais les bonnes personnes. Je suis là à mettre toute mon énergie sur quelqu’un qui se fout complètement de moi, alors qu’à mon tour, j’ignore ceux qui tiennent à moi.

Veux-tu vraiment savoir? J’étais pas prête à te laisser partir.

J’écoute Marie Carmen partager ma peine sur repeat en me disant que « ça ne m’amuse pas d’te voir partir. J’en mourrais pas, j’ai l’habitude des plaisirs qui ne durent pas ».

Je l’écoute pour meubler le silence qui hurle ton absence.

C’est mal fait les relations interpersonnelles. C’est mal fait et ça fait mal.

Ça débute en duo, ça se termine en solo.

À coup de complicité et de parce que qui ne s’expliquent pas, on développe quelque chose de profond ensemble. À deux.

Ensuite, tu décides que c’est fini. Sans raison. Juste de même. Sans me demander mon avis.

Et après, moi je suis là à me sentir toute à l’envers à cause de toi.

C’est bizarre comme expression « être toute à l’envers », hein? Je te dis ça, mais au fond, je ne suis même pas certaine de savoir ce que c’est d’être à l’endroit…

À l’envers, à l’endroit, à l’envers, à l’endroit.

Tu tricotes avec mon âme en utilisant tes grands doigts de lumière.

Tu brilles, mais tu m’éteins.

À force de s’emmêler, à coup de départs cumulés, mon cœur est plein de nœuds… Mes techniques de tissage ne sont peut-être pas tout-à-fait au point.

« Tout le monde part un jour ». On m’avait avertie.

J’aurais juste voulu que tu sois une exception.

Et j’aurais envie que toi, toi, toi et toi en soyez une aussi.

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