Mes parents m’ont inculqué, je crois, de bonnes valeurs. En fait, comme tout le monde, je présume que ce sont les meilleures tout simplement puisque ce sont les miennes. C’est aussi ça, être humain.
Ils m’ont d’abord montré à ne pas mentir. Ils m’ont fait comprendre que lorsque l’on jure une chose à quelqu’un, ne pas respecter cette promesse est une chose très grave, voire une trahison. Alors, encore aujourd’hui, quand une personne me demande le fameux « Tu le jures? », je suis incapable de répondre oui si c’est faux. Voilà, à tout mon entourage, vous connaissez maintenant le talon d’Achille de ma famille.
Ils m’ont aussi enseigné à pleurer. Par là, je ne veux pas dire qu’ils m’ont expliqué comment faire, mais qu’ils m’ont plutôt fait comprendre que pleurer n’est pas un signe de faiblesse. Je comprends mieux maintenant que pleurer est une façon de libérer les émotions enfouies sans utiliser les mots. Donc, rendue à l’âge adulte, je pleure encore tout le temps : quand je ris, quand je suis fâchée, quand je suis émue, quand je suis heureuse, quand je suis déçue… je pleure toujours pour tout et pour rien. Je ne suis pas certaine si c’est par faute d’un manque de vocabulaire ou si c’est parce que je suis seulement trop émotive, reste à voir.
Ce qui me frappe au visage avec ces apprentissages-là, c’est que, dans les deux cas, il s’agit de rester authentique, soit avec les autres ou avec soi-même. Je réalise que mes parents m’ont inculqué d’être complètement vraie et de ne pas avoir peur de l’être. Et je suis persuadée que tous les enfants de ce monde devraient se faire dire par leurs parents de ne jamais avoir honte d’être soi-même.
Je suis encore plus persuadée que tous les enfants de ce monde devraient pouvoir se faire donner une petite tape dans le dos par leur entourage en entier, tout en entendant d’eux :
« T’as le droit d’aimer qui tu veux ».
Parce que moi je n’ai pas eu à sortir du placard. Ce maudit placard! En fait, ce placard ne devrait pas être la cellule de quiconque, mais l’est encore en 2017 pour plusieurs. Je suis cependant persuadée que si j’avais eu à le faire, mes parents auraient certainement répondu : « Et alors? ».
La Saint-Valentin approchant, je pense bien évidemment à la planifier avec mon amoureux, mais je pense aussi à toutes les personnes qui n’osent même pas avouer de qui ils sont amoureux, à cause du genre, de la peur et du jugement. Ce n’est bien sûr pas ces gens-là que je blâme, mais bien tous ceux qui n’ont pas eu ma chance de se faire autoriser d’être eux-mêmes pour plusieurs raisons. Ça pourrait être eux les premiers qui pointeront du doigt tous les individus différents d’eux.
Il faut réaliser que pleurer n’est pas faible, que d’avouer ses torts n’est pas pathétique et que d’être soi-même est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire, malgré qu’il soit le travail d’une vie. Après tout, à quoi bon passer son existence dans un placard s’il y a en dehors une foulée de petits bonheurs à découvrir.
Aimez comme bon vous semble. #loveislove #lovewins #samelove
Par Florence Côté
Source photo de couverture: Lush