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Le temps des fêtes sexiste

Réglons une chose en partant : j’adore Noël! Je fais partie de ceux qui ont la chance d’avoir une famille unie, qui aiment se retrouver et qui savent festoyer. Pour moi, l’un des grands charmes du temps des fêtes est de perpétuer les traditions. Chez nous, il y a mononc’ Benoît qui prépare toujours des jeux pour toute la famille, il y a mononc’ Denis qui sort sa guitare pour nous jouer les classiques de Michel Rivard, des Colocs, des Cowboys Fringants… Partout, les plus jeunes s’amusent et nous prennent comme des meubles mobiles pour leurs parties de cache-cache. Les parties de cartes, les plats de hors-d’œuvre sur les tables, les cousines bien attifées, les mononc’ un peu trop chauds. C’est magnifique. Les choses ne changent pas dans notre recoin de pays, et c’est tant mieux.

Et comme dans toutes les familles, il y a cette tradition qui survit à la technologie, aux changements et au 21e siècle. Elle consiste en un repas où les victuailles abondent au point de recouvrir entièrement la nappe de l’énorme table familiale de chez grand-maman. Et derrière ce festin, il y a grand-maman et une armée de matantes qui se sont affairées dans la cuisine durant tout l’après-midi, question de nous gaver de pâtés, de ragoûts, de dinde, de sucre à la crème et autres plats hypocaloriques (blague). Et comme à chaque année, alors que les femmes s’activent et se stressent dans la cuisine ou dans la salle à manger, les hommes savourent leur rhum en jasant de Ski-Doo, de chasse et de pêche.

Mes parents sont issus de la campagne, là où les mœurs évoluent plus tranquillement. Je veux bien ne pas trop généraliser, mais il reste que le fardeau des repas des réveillons, dans la majorité des chaumières québécoises, incombent à la gent féminine. Et pour ceux qui pensent qu’il n’y a que bonheur et joie à jouer du chaudron, j’ai des petites nouvelles pour vous.

Quand j’étais petit, la famille du côté de mon père se regroupait dans une salle communautaire et chacun apportait une contribution dans ce qui reste à ce jour le plus gros potluck que j’ai vu de mon vivant. Et une année, les délicieux repas cuisinés furent remplacés par… des pizzas livrées. Wow! Non mais, franchement, il n’y a rien de moins « repas de Noël » qu’une pizza. Ce fut certes décevant, mais les femmes ont argué que la charge de travail était trop élevée, que cela prenait trop de temps, que ça devenait stressant. Et qui pourrait les blâmer?

Du magasinage à la cuisine en passant par les décorations, le ménage avant de recevoir et la vaisselle quand tout est terminé, la magie de Noël est surtout le fait des Mamans Noël qui se dévouent jusqu’au surmenage.

Comme quoi il y a des traditions qui méritent de rester et d’autres qui n’ont plus lieu d’être en 2017. Mesdames, osez demander l’implication de vos époux et conjoints. Cuisiner, emballer les cadeaux, torcher ; tout ça s’apprend. Osez prendre plaisir à Noël autrement que sous la forme d’un sacrifice qu’on fait pour les autres. Je veux bien croire que c’est une fête chrétienne que Noël, mais il ne faut pas être plus catholique que le pape. Messieurs, COME ON! Bougez-vous le cul, évoluez et sortez de votre idylle d’enfance.

En vous souhaitant de joyeuses et équitables fêtes!

Par David Morissette Beaulieu

Marie-Ève Joseph

Source photo de couverture

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