C’est ma première fête des Mères sans ma mère. C’est aussi ma première fête des Mères en tant que future mère, moi qui accoucherai en octobre prochain. C’est plein d’émotions mélangées. C’est le cycle de la vie, supposément.
J’aurais tellement aimé vivre ma grossesse avec ma mère. Lui demander comment la sienne s’est passée, pour pouvoir la comparer avec la mienne. Discuter de mes choix de prénoms. Qu’elle vienne m’aider à peinturer la chambre du bébé.
Mais non. Il est trop tard. Et elle rêvait tellement d’avoir des petits-enfants. Elle m’en parlait pratiquement toutes les semaines depuis ma puberté (no pressure, mom). Le pire, c’est que c’est sa mort subite qui m’a remis les choses en perspective.
Parce que quand ta mère meurt quand t’as 22 ans, ça te fait poser des questions. Moi qui attendais la maison en briques, la caravane, le golden retriever en banlieue avant d’avoir des enfants. Mais je me suis rendue compte qu’on ne savait jamais c’était quand le bon moment, qu’on devait le créer.
Alors je n’ai pas attendu le bon moment. Je suis enceinte, moins d’un an après son décès. Cela m’a ouvert les yeux. On ne vit qu’une fois, qu’y disent. Alors je regarde le calendrier anxieusement en regardant la fête des Mères arriver. En me disant que je vais le devenir, mais que je n’ai plus la mienne. Que mon bébé ne connaîtra jamais sa grand-mère. Que jamais je ne verrai ma mère avec ses petits-enfants.
J’espère sincèrement qu’elle m’espionne d’en haut et qu’elle trouve que je suis cutie avec mon nouveau petit baby bump. Qu’elle aime nos choix de prénoms. Et qu’elle va m’envoyer des ondes à l’accouchement. Qu’elle vivra sa première fête des Mères au ciel sereinement, car elle sait que j’en serai une pas pire. Et qu’elle me watche du ciel.
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