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Quand consommation et bien-être se rencontrent

La consommation est un sujet au goût du jour. On peut en parler sous plusieurs angles pertinents, de l’économie à l’environnement en passant par les modes, les emplois et les conditions humaines. Aujourd’hui, j’ai plutôt envie de vous parler de consommation et de bien-être, puis des raisons pour lesquelles le concept du « minimalisme » est, à mes yeux, bien plus qu’une mode. En fait, pour moi, il correspond à la recherche d’une plus grande paix intérieure, d’un bonheur plus vrai, plus solide. J’ai envie de vous expliquer pourquoi je ne suis plus la même consommatrice, pourquoi je ne vois plus le matériel, c’est-à-dire tout ce que l’on peut voir et toucher, de la même manière. Qu’est-ce qui a changé? Qu’est-ce qui, peut-être, se devait de changer?

Ce qui a provoqué la réflexion

D’abord, je pense qu’il est important de questionner notre rapport à ce que nous possédons, à la consommation en général, la nôtre. Je pense qu’il s’agit d’un cheminement individuel, personnel. Pour moi, ces questions sont venues alors que je découvrais d’une certaine manière ma spiritualité, mon monde intérieur, mon énergie. J’ai commencé à porter attention à ce qu’il y avait de superficiel autour de moi alors que je décidais que je devais filtrer ce qui entrait dans ma vie parce que c’est, en partie, ce qui fait mon énergie. L’énergie, c’est, pour moi, comment on se sent, ce qui émane de nous, ce qu’on transmet aux autres et aussi ce qu’on garde pour nous, ça dirige notre vie. C’est pour ça que je crois que c’est essentiel d’en prendre soin.

Personnellement, les premières choses qui me sont venues en tête par rapport à ma relation avec le matériel, c’est que quand j’étais enfant j’avais de la difficulté à m’endormir si le plancher de ma chambre était couvert de jouets et aussi que j’ai toujours ressenti le besoin de me débarrasser de choses lorsque je suis en colère, triste ou anxieuse. Je vous propose, vous aussi, d’essayer de fouiller à l’intérieur de vous pour essayer de trouver ce que vous ressentez par rapport au monde des objets. Nous sommes probablement trop peu souvent à l’écoute de nos émotions. La quête du bonheur serait peut-être plus facile si on vivait un peu différemment.

Pourquoi je veux réduire la quantité de biens que je possède

Je pense que posséder beaucoup de choses peut nous amener à nous sentir dépasser par les événements. Cela peut donner l’impression que le contrôle que nous avons sur notre vie est plus fragile. En effet, posséder autant de biens peut faire peur. Aussi, je pense qu’avoir moins d’objets signifie avoir plus d’énergie. C’est le cas pour des raisons évidentes comme le fait qu’on sauve du temps parce que le nettoyage et le rangement se font plus rapidement. C’est aussi le cas pour d’autres raisons, comme le fait que posséder moins de choses réduit la fatigue due à la prise de décisions. Le cerveau humain peut prendre des milliers de décisions en une seule journée, ça peut sembler stupide, mais en possédant moins on n’a moins de choix, donc on diminue le nombre de décisions prises quotidiennement (comme quoi porter par exemple) et la complexité de certaines.

Ensuite, un mode de vie minimaliste réduit la surstimulation et donc l’angoisse causée par celle-ci. Dans un monde où, déjà, les nouvelles technologies sont connues pour nuire à notre persévérance et à notre créativité, la surstimulation par la consommation excessive me semble ne faire qu’ajouter à ce problème. De plus, moins consommer peut réduire le sentiment de culpabilité, puisqu’on ne se sent pas coupable de ne pas utiliser un cadeau ou de ne pas porter ce morceau qui nous a coûté cher.

Je crois, en fait, que nos biens sont une distraction. Je crois que, trop souvent, on consomme pour combler notre vide intérieur. « Ah je suis triste, il me semble qu’une nouvelle paire de chaussures me ferait du bien! » Acheter est devenu un loisir, quelque chose d’agréable. On aime avoir du neuf, du nouveau. On aime remplir l’espace autour de nous, décorer les endroits d’objets inutiles, de parures. On aime s’acheter de l’espace pour le combler, ce que nous possédons nous possède. On se concentre sur l’extérieur au détriment de l’intérieur. On met nos désordres intérieurs en attente pour se concentrer sur le désordre extérieur. C’est beau ce qu’il y a en-dedans de nous et ça pourrait l’être encore davantage, peut-être qu’on pourrait se concentrer là-dessus au lieu de se faire croire que nos objets nous rendent heureux.

Je me souviens m’acheter quelque chose et me sentir heureuse, ça m’arrive encore, mais ce bonheur-là est éphémère à côté de la paix intérieure et du sentiment de plénitude qu’on peut ressentir en étant entouré de peu de choses qui ont réellement de la valeur et qui ne servent pas qu’à combler l’espace. Je crois que de posséder moins ça nous permet d’être plus libres parce que nous sommes moins attachés à des choses qui peuvent nous être enlevées, moins de choses peuvent nous atteindre. On est plus léger, on peut partir où on veut car nos objets ne nous sont pas nécessaires. On donne de l’importance seulement à ce qui en mérite vraiment. Ça nous permet de nous concentrer sur ce qui est vrai. Je ne sais que peu de choses et je ne vous invite pas à tirer tous vos biens par la fenêtre. D’ailleurs, s’il vous en venait l’envie, n’oubliez pas d’accorder la chance à d’autres de donner une deuxième vie à vos objets. Je ne pense pas que le minimalisme, ou peu importe ce que c’est, soit un objectif final. C’est plutôt une manière de penser, un état d’esprit, une manière de vivre qui vise à atteindre plus, avec moins.

Crédit photo de couverture : Claude Baillargeon

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