La mémoire, comme nous le savons, est une faculté qui oublie. N’empêche que moi, je déteste que ma mémoire et celle de mon entourage fassent défaut par moments. Je m’emporte quand je n’arrive pas à me souvenir d’un mot, d’un événement ou bien d’un élément quelconque. Quand mes amis ou mes parents ne parviennent pas à se souvenir de quelque chose, je suis la première à être hors de moi, car je suis profondément en colère contre cette fameuse mémoire qui devrait être plus forte que ça. Bon, je suis peut-être un peu trop exigeante envers ma mémoire et celle des autres, mais n’empêche que je voudrais qu’elle se botte le cul un peu.
Depuis que je suis toute petite, j’ai une phobie de voir mes parents souffrir d’Alzheimer ou de moi-même en souffrir. Ma mémoire est une faculté que je chéris et je m’efforce de l’entraîner le plus rigoureusement possible. J’essaie aussi de rappeler aux gens qui m’entourent les souvenirs que je partage avec eux et qui sont si précieux. Avec le temps, je dois me résoudre à les voir perdre leurs si beaux souvenirs et j’ai toujours un petit pincement au coeur quand cela se produit. J’aimerais avoir le pouvoir de leur remémorer tout ce qu’ils ont perdu ou vont perdre comme moments, mais malheureusement ce n’est pas dans mes cordes.
Je ne saurais expliquer pourquoi notre mémoire se souvient de certaines choses, alors que pour différents individus le même événement tombera dans l’oubli. Je suis, et j’en suis très heureuse, la personne de mon cercle qui possède le plus vaste éventail de moments dans sa mémoire. Cela me permet d’être la personne de référence quand les événements se mélangent dans les cerveaux de mes amis ou de ma parenté. Par contre, le sentiment de solitude qui vient avec cette capacité est souvent présent. Suis-je la seule à avoir la volonté de me souvenir de ce qui est important à mes yeux? Ou bien est-ce que j’ai une capacité de stockage plus élevée que la moyenne et je dois apprendre à être indulgente envers les autres?
Bref, ce texte ne contient pas de réponses à toutes ces questions. Que vous soyez une personne qui a la mémoire courte ou bien infaillible, soyez indulgent.e envers vous et envers les autres. Tenez-vous la main et complétez-vous, car, comme on dit, deux cerveaux valent mieux qu’un!
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