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Et si on se « touchait »…!

En juillet, j’écrivais « Et si on se disait bonjour! », ode à la beauté humaine et à la nécessité sociale de la salutation… Et là, on dirait que je suis dans une version de « Et si on se touchait! ». Peut-être est-ce l’automne, le début de noirceur et les feuilles qui tombent, ou plus positivement les belles couleurs dans les montagnes et les lattés à la citrouille qui provoquent cet envie de chaleur humaine chez moi… C’est inévitablement lié à la froideur des événements tragiques qui surgissent un peu partout, ici et au loin, et à l’ignorance glaciale fièrement partagée par la majorité des médias… En ce temps refroidissant, je me demande pourquoi on ne se touche pas.

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Soyons clairs! Je parle d’un toucher social AKA communication corporelle! Du genre câlin, faire la bise, tenir la main de l’autre, une tape sur l’épaule… Si banal et pourtant si puissant! Alors!? Pourquoi tant de malaise et de retenue? On se like sur Facebook, on se follow sur Instagram, vive les émojis et les beaux commentaires, mais pas question de se serrer dans nos bras quand on se voit dans la vrai vie? On préfère répéter 4 fois « excusez-moi », dans le but de se frayer un passage dans une foule, plutôt que de toucher l’autre pour indiquer notre présence… On a laissé le rythme de la vie nous dicter qu’on doit se dire au revoir rapidement, en s’envoyant la main de loin, et ensuite on s’écrit de longs textos pour se signifier mutuellement à quel point on s’ennuie… Un câlin peut‑être? Et cet inconfort instinctif dans l’appréhension du contact peau à peau… Est-ce qu’autrui est si répugnant? Et de quoi avons-nous peur?

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Je pense qu’on a oublié le sens du toucher. Je pense qu’on sous-estime la force du toucher. Je pense qu’on a besoin de liens, d’encouragements et d’amour dans nos échanges. C’est beau penser, mais il faut aussi toucher! Pas toujours besoin de rentrer dans la bulles des gens et de les forcer à te serrer fort là! Faire un high-five, c’est aussi très joyeux, efficace, et ça donne automatiquement l’impression de faire partie d’une équipe sportive! Blague à part, j’insiste sur le fait que, cachés derrière nos cellulaires et emmurés dans nos notifications Facebook, on cesse de voir les gens. On oublie de sentir les gens. Et cela mène nos préjugés, malgré notre ouverture d’esprit et notre bonne volonté, à dicter notre façon d’interagir avec les autres… Du coup, on interprète le toucher au lieu de juste le laisser s’exprimer librement : on ne va tout de même pas se tenir la main, on va avoir l’air d’un couple… Il pleure, je ne peux pas le toucher là ça va empirer… Elle ne m’a jamais prise dans ses bras, je ne peux pas la prendre dans mes bras ça va être bizarre… Oh my god! Il a mis sa main sur ton épaule, clairement il t’aime…

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Parfois un geste est noyé dans ses intentions et généralement il est simple. Deux paumes de mains liés sont plus fortes ainsi que séparées par une gêne politiquement correcte. Toucher l’autre, c’est avant tout faire preuve d’une belle vulnérabilité, d’humanité et d’ouverture. Souvent, on ne sait pas quoi dire, souvent, le corps parle mieux que nous. Un high-five à la fois…

Par Aïcha Bastien-N’Diaye

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