Il y a des jours où tu te lèves et tu regardes le soleil à travers tes rideaux en te disant que la vie est un cadeau : le café goûte meilleur, tes cheveux sont flawless, les gens sur la route sont plus courtois, ton boss est de bonne humeur, tu trouves un billet de cinq dollars dans la rue, tu t’achètes un 6/49 en te disant que la chance te souris.
Pis il y a d’autres jours où le chignon est ta meilleure et seule option, le trafic te fait regretter ton choix de vivre en ville, t’as renversé ton smoothie en freinant trop sec et tu te demandes pourquoi tu vis encore au Québec, alors que tu pourrais vendre des colliers faits avec des coquillages en République dominicaine. T’sais, tu serais peut-être marié.e à quelqu’un dont le nom exotique et la maison en paille te feraient perdre la tête. Mais la réalité de la rue Mont-Royal un mardi matin à 7h est tout autre : bruits de klaxons au lieu de celui des vagues. Alors si aujourd’hui est une de ces journées où tu te demandes pourquoi tu ne t’es pas encore exilé.e à Bora Bora, ce texte est pour toi.
Femme ou homme, t’es beau ou t’es belle, pis laisse-moi te dire que tu l’as l’affaire. C’est normal que, parfois, tu te sentes aussi attirant.e que le sandwich que tu as oublié dans ta case pendant une semaine en 2004. Mais rappelle-toi que tes collègues n’ont pas passé 30 minutes à scruter tes pores de peau ce matin, comme toi tu l’as sûrement fait devant ton miroir. Pis personne n’a remarqué ta petite imperfection qui t’as coûté autant d’énergie que de cache-cernes.
La vérité, c’est que les gens sont occupés aussi et ont, malheureusement, une charge mentale de plus en plus importante. Penser à orchestrer leur soirée et à jongler avec les cours de karaté des plus jeunes est ce qui prend réellement la place dans la tête des gens, pas ce à quoi tu ressembles.
Et si, dans les dernières heures, tu ne t’es pas senti.e apprécié.e à ta juste valeur ou tu sentais que tu étais mis.e de côté, rappelle-toi que tu as toujours quelqu’un qui sera là pour t’écouter ventiler. Que tu aies reçu une mauvaise nouvelle, dis la mauvaise chose ou que tu aies été blessé.e, au risque de paraître cheesy : le temps fera des miracles. Difficile de le reconnaître quand on a le nez dedans et les yeux bouffis, mais un jour tu te rendras compte que ce qui fait mal maintenant t’affecteras beaucoup moins plus tard.
Rappelle-toi aussi que ce qui t’afflige peut provenir de facteurs internes ou externes : l’environnement, ce que les autres font, ça fait partie de ton extérieur. Tu n’y peux rien. Même si ça te fâche, même si tu ne comprends pas. Tu peux cependant décider de comment tu y réagis et à quel point tu laisseras ces propos t’affecter. Tu as le contrôle sur toi. Une mauvaise nouvelle peut s’annoncer en très peu de temps. Alors quand tu croiras que ta cousine Julie a scrappé ta journée en passant un horrible commentaire, garde en tête que le 1/144e de ta journée ne s’est pas bien déroulé à cause de facteurs extérieurs, mais qu’en est-il du reste ? Tu peux quand même récupérer les 143/144e parce que tu décides de l’importance que tu accordes à ce que tu ne peux pas contrôler. C’est à toi de déterminer à quelle fraction tu désires accorder le plus gros de ton énergie.
Bref, quand tu auras l’impression que la majorité de ta journée est virée à l’envers et que tu auras juste le goût d’écouter « Ma vie c’est de la marde » en boucle, prend le temps de savourer ton thé à ton retour du bureau, d’apprécier un autre épisode de Grey’s Anatomy et de mettre l’accent sur les détails de ta journée qui te permettront de réaliser que, finalement, tu en as vécu, du positif.
Et si vraiment tu conclus que ta journée était de la marde, va te chercher un 6/49, qui sait ce qui arrivera demain ?
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