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valve pulmonaire

12 juillet 2017

L’été dernier, je l’ai passé majoritairement dans mon lit. Je suis une grande fan de siestes et de Netflix, ça je ne vais pas vous le cacher. Mais la raison pour laquelle j’ai passé la grande partie de mon été dernier dans mon lit douillet est parce que je me suis retrouvée le cœur ouvert sur une table d’opération.

Oui oui, j’avais à peine 20 ans et je me suis fait opérer à cœur ouvert. Pour faire ça court, on m’a greffé une valve pulmonaire. En gros, ça me permet de mieux respirer, de faire une activité physique sans essoufflement constant… bref, de ne pas être morte après 10 minutes.

Cela dit, j’ai eu un été exigeant physiquement certainement, mais mentalement aussi. Mentalement, parce qu’avant l’opération, ça m’a pris toute mon énergie pour me répéter mille et une fois que ça irait bien et que je devais arrêter d’être anxieuse. Et physiquement, parce que quand je me suis réveillée de l’opération, j’ai eu mal. En tabarnaque. Dès que j’ai repris conscience, mon infirmière m’a demandé si j’avais mal. T’es sérieuse?! On m’a scié la cage thoracique!

Une semaine passa. Après avoir eu l’impression de courir un marathon de ma chambre d’hôpital jusqu’au stationnement, je me suis assise dans l’auto et je me suis apprêtée à attacher ma ceinture de sécurité. Mais j’étais incapable d’atteindre la ceinture. Le mouvement de mettre ma main derrière mon épaule était impossible. J’étais en colère. Je braillais. Je me disais que l’été allait être (très) long.

Au fil des semaines qui passaient, j’accomplissais des choses simples, mais ô tellement gratifiantes pour moi. Je pouvais à nouveau prendre ma douche toute seule, me laver les cheveux, conduire une voiture et j’en passe. C’est niaiseux parce que c’est des trucs qu’on fait chaque jour, qu’on tient pour acquis et qui ne demandent aucun effort vraiment.

Là, un an est passé et je capote. Je respire mieux, je suis moins fatiguée. Je cours régulièrement pour ne pas manquer le bus et je ne suis pas essoufflée. Je respire bien. Malade, hein?

Pis, ce qui est encore plus malade, c’est que je pars dans 8 jours en Europe. Toute seule. Pendant un mois. C’est la première fois que je pars toute seule aussi longtemps. Mon entourage m’a demandé pourquoi je partais en solo. Je n’ai pas de réponse précise. Je sais simplement que j’ai besoin de me faire ce cadeau. Prendre du temps pour moi, sortir de ma zone de confort. Mettre ma vie à Montréal sur pause et recentrer mon énergie sur le moment présent. J’ai le cœur qui bat vite. Mais cette fois-ci, c’est parce que l’inconnu qui m’attend est un peu plus rassurant que celui auquel je faisais face il y a un an. Je suis nerveuse un peu beaucoup c’est certain. Et c’est ça la beauté de la chose, non?

Par Savanah Pasteau

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