Aujourd’hui, ça fait une semaine que les dizaines de femmes, qui étaient en fait centaines, ont marché dans les rues de Québec, Montréal, Saguenay, Sherbrooke, Gatineau. Sous le ciel pluvieux puis enneigé de la Place de l’Université de Québec, les discours se succédaient; des victimes, une trans, des porte-paroles, puis des députées, des ministres. Tous en sont venus au même constat : « Il faut que ça cesse. »
Le 25 octobre 2016, soit la veille de cette marche manifestante, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a déclaré avoir reçu, de la part de la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault, l’assurance qu’un plan d’action serait déposé « incessamment ».
À cet effet, Mme David a aussi ajouté qu’« il faut non seulement un plan, mais il faut agir pour aider les victimes et même les agresseurs », en rappelant aussi que les organismes d’aide existent déjà dans ce domaine, mais qu’ils ont de longues listes d’attente.
Et pendant ce temps,
on continue de changer de trottoir en attendant.
Il en revient à nous de faire de la patience une vertu.
Muselées comme nos mères et leurs mères avant elles.
Éternelles étranglées par l’Histoire.
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Les larmes d’une fausse-ministre…
Mme Lise Thériault se voyait, il y a un an, envoyée en congé par notre médecin-premier-ministre, suite à son point de presse où, en larmes, elle s’est exprimée sur le sort des femmes autochtones. Renvoyée chez elle comme une hystérique, comme une menstruée. Des larmes de femme qui ont été vues comme une perte de contrôle. Pas comme des larmes d’homme émouvantes parce qu’il est dévasté du sort épouvantable des femmes autochtones depuis les vingt dernières années et l’impossibilité d’y trouver réparation de justice équitable à toutes les victimes, ni même s’assurer de pouvoir prévenir que cela n’arrive à nouveau. Non. Des larmes de femme émotive qui ne sait pas se gérer. On lui a donné congé.
Lise Thériault a fait les manchettes, durant cette même période, pour son refus de s’identifier comme une féministe.
Madame Thériault est également vice-première ministre et ministre responsable de la Condition féminine.
Au cas où on chercherait la source de son accueil froid par la foule de féministes, femmes et hommes, le soir du 26 octobre.
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Aujourd’hui, ça fait une semaine que nous marchions notre indignation dans les rues.
Je m’attendais à ce que les témoignages, les dénonciations se mettent à pleuvoir sur nos toits sales et nos fenêtres barrées à la misère qui frappe.
Depuis cette marche, combien de femmes se sont fait agresser?
Depuis ces slogans criés par les rues de la province, combien de filles restent encore en silence?
Il est horrible de croire que le chemin de pensées et que la dénonciation est futile, que la justice n’y peut rien. Que l’agresseur récidive. Que les méchants gagnent.
Vu le traitement qu’on a fait d’Alice Paquet et des victimes de l’Université Laval, il en faut du courage pour dire.
Pour dire ce qui ne va pas chez nous.