J’ai aimé avec fougue, de passion. J’ai pleuré de tendresse. Des perles de candeur qui vinrent s’éclater sur les pages lettrées. J’ai rêvé éveillée. J’ai perdu puis retrouvé mon innocence. Je l’ai alors accueillie comme on accueille un vieil ami. À bras ouverts, le cœur grand, nu.
Ce vieil ami à moi, c’est le monde littéraire. Ce sont les histoires qui frétillent dans ma bibliothèque. Ce sont les auteurs qui me parlent de la beauté, de leurs démons. J’y puise ma force, j’y retrouve un semblant de vérité. Cette quête aux secrets abyssaux, si lointains aux hommes.
J’ai traversé l’Europe, le désert du Sahara, le Liban. J’ai foulé une terre de cendres, chevauché des terres imaginaires. J’ai vu le monde naître, puis mourir. J’ai défié le temps, traversé les époques, vacillé sur un océan de savoir.
J’ai vu au travers des yeux d’un héros, d’un bourreau, d’une victime. D’un sauvage, d’un intellectuel, d’un simplet. J’ai été témoin des amitiés les plus inspirantes, transparentes, aimanted. Qu’une personne m’avoue ne pas avoir souillé de larmes sur les dernières pages du livre Des hommes et des souris, je ne la croirais pas.
Il y a les classiques, ces intemporels au culte de vénération mal compris. Il y a ceux qui ont créé le monde, ceux qui sont nés de la dernière pluie. Ceux dont le souffle se meurt dans l’anonymat. Ceux dont la gloire inonde. Mais peu importe, ces livres nous auront apporté leurs charges d’émotions.
La littérature a tant à offrir. Ceux qui la chérissent déjà comprennent mon amour que je lui voue. Pour les indécis, vous n’avez rien à perdre à plonger dans un livre qui vous interpelle davantage. Pour tous les auteurs de ce monde, je vous remercie. Sincèrement. Vous m’avez forgée. Vos mots, votre vérité, coulent en moi.