J’ai essayé 100 fois de structurer ce texte-là; je n’y arrive pas. Je ne sais pas si c’est parce que mon cerveau flotte dans le mucus (merci virus du rhume!) ou si c’est parce que je ne sais juste plus par quel bout attaquer ce sujet-là : « Il ne faut pas tuer la séduction ». Ça faisait un bout de temps que je ne l’avais pas entendu. Puis, début janvier, j’écoute tranquillement la radio et BAM! : « Il ne faut pas tuer la séduction! » Parce qu’on le sait bien, depuis #metoo, on ne peut plus rien dire sans risquer de se faire accuser d’harcèlement sexuel. Il y a un an, un collectif de femmes (… de FEMMES!) a même signé une lettre invitant à la liberté d’importuner. Parce que franchement, ces pauvres hommes qui perdent leur travail pour avoir « dragué maladroitement », ça suffira… [insérer ici une image de moi qui roule les yeux de désespoir]
Personne ne veut tuer la séduction. Seulement, la séduction est un jeu qui se joue à deux et si l’une des deux personnes est mal à l’aise, BEN C’EST PAS DE LA SÉDUCTION.
J’ose croire que personne ne se demande vraiment si son comportement sera interprété comme de la séduction ou comme du harcèlement, parce que ça me semble être un problème de ne pas arriver à faire la différence entre ces deux concepts relativement opposés. Dans le premier cas, on est attiré par une personne et on cherche à lui plaire pour qu’elle soit attirée par nous en retour; dans le deuxième cas, on impose à cette personne des comportements déplacés, insistants et répétés, contre son gré. Cette personne ne sera peut-être pas capable d’exprimer son malaise, mais tsé, si tu vois qu’elle n’embarque pas dans ton jeu… arrête, parce qu’il y a probablement juste toi qui a du fun.
Collectivement, on a intériorisé pendant tellement d’années que les hommes peuvent s’arroger des droits sur les femmes que maintenant que les comportements machistes sont de moins en moins tolérés, il y en a pour regretter ce temps où la séduction semblait plus facile. Pourtant, je pense que c’est un grand pas en avant qu’on ose enfin exprimer nos limites. À mon sens, ça ne peut que nous rendre plus tolérant et conscient que chaque être humain a des besoins et que ces besoins ne correspondent pas nécessairement aux nôtres.
… pis toi, comment tu vois ça?
Source de la couverture : Kristina Litvjak sur Unsplash