À toi, ma belle-belle chumme, et à toutes vous autres aussi, qui avez le cœur poqué, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, même, peut-être.
T’as le cœur tout poqué. T’as le cœur tout poqué et tu continues de te l’amocher. Au lieu de l’aider à guérir au moins un peu, tu laisses ton cerveau et ses interrogations lui assener quelques uppercuts bien placés en souriant comme si de rien n’était. Moi, je te regarde, impuissante. J’essaie de te changer les idées du mieux que je le peux pour que tu te sentes mieux, sans vraiment savoir si j’arrive à grand-chose avec ma poésie, mes virées dans les cafés, dans les magasins ou au soleil dans les parcs.
Ma belle-belle chumme, t’as le cœur tout poqué. Pis on le voit peut-être pas dans ton sourire, mais tes yeux, même s’ils brillent, et tes agissements, même les plus sincères, ils mentent pas. Je te regarde aller pis j’essaie de te dire que c’est pas sain. Que tu vaux mieux que ça. Que des fois, la vie est plus belle toute seule qu’à deux. Comme on dit : « mieux vaut être seule que mal accompagnée », n’est-ce pas ?
Ma belle-belle chumme, t’as le cœur tout poqué, mais tu continues de penser qu’en t’entourant de mille garçons, tu réussiras à te sentir belle et appréciée ou à vivre un brin de magie. C’est peut-être vaguement vrai. Sauf que tu continues aussi de penser qu’à force de vivre ainsi, la douleur que tu ressens au niveau de la poitrine, au creux de ta cage thoracique, elle prendra ses jambes à son cou et te laissera tranquille une bonne fois pour toutes, entourée de ces bras inconnus qui te font sentir femme et unique. Et si elle partait pas, la douleur ? Et si, tu faisais que la nourrir encore, comme ces nuages noirs dans lesquels tu t’empêtres et qui te font croire que t’es bien, là, dans le duveteux trompeur de leurs corps chauds ? Et si… et si…
Mais en t’écrivant tout ça, ma belle-belle chumme, je veux pas t’effrayer. J’ai pas envie de te faire brailler ta vie au fond de ton lit ou dans le métro. J’ai juste envie de badigeonner ton cœur d’essence de vanille pour qu’il devienne pas bleu-vert-jaune-mauve et qu’il garde sa belle couleur rouge love. J’ai juste envie que tu comprennes qu’il y a des âmes qui se cherchent sans jamais se trouver et d’autres qui se trouvent sans jamais se chercher. Qu’à force de trop le souhaiter, l’amour, le grand, le vrai, en swipant à gauche et à droite sur ton écran, en empilant les dates cute, catastrophiques ou juste weird et sans lendemain, tu prends goût au bonheur éphémère pis t’oublies que sur du moyen-long terme, le bonheur se calcule pus. Que tu l’apprivoises et te mets à l’apprécier au quotidien plutôt que le temps d’une seule soirée.
J’ai juste envie que tu comprennes qu’avec tes yeux noisette, tes cheveux qui frisottent dans l’humidité pis ton toupet qui pogne tout le temps dans le vent ; qu’avec ton style à copier for sure, tes multiples talents pis tes blagues drôles-niaiseuses qui font ben ben rire ; qu’avec toutes les perles qui t’entourent même dans les moments les plus sombres, ben… t’as tout pour être heureuse. T’as tout pour t’aider à l’être, pour t’occuper l’esprit et arrêter d’overthink chaque mot ou virgule ou événement de ta vie. Qu’une paire de bras de gars, ça règle pas tous les problèmes et que des fois, les problèmes sont seulement de toutes petites choses qui ne fonctionnent pas, à réparer.
Ma belle-belle chumme, tu brilles sans même t’en rendre compte et, je te le dis souvent pis tu dois être tannée de m’entendre, mais des fois, ça fait du bien un moment juste-juste pour soi. Ça nous permet de réfléchir à ce qu’on est, à ce qu’on veut pis à ce qu’on veut pas. Ça nous permet de nous brancher, un peu, au lieu de continuer d’errer et de se faire mal beaucoup. Là, t’as le cœur tout poqué, pis c’est ben correct. Ça nous arrive tous. Il faut seulement faire attention pour pas l’entretenir comme ça.
Fait que, je te souhaite juste de trouver ton moment au lieu de ton match parfait. Et de pouvoir faire un superlike avec ce que t’es pis ce que tu projettes. Bref, avec toi-même.
Be happy, ma belle-belle chumme. Pis oublie jamais : t’es pas toute seule.
Source : Stocksnap