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Idéalisation, n. f. Processus psychanalytique par lequel l’objet du désir se trouve investi par le sujet de qualités qu’il ne possède pas objectivement. (Larousse)
Quand on associe ce mot avec le passé, on pourrait aussi formuler ça par le fait d’oublier un événement inscrit dans le passé ou de le réécrire en omettant certains faits, de façon à ce qu’on s’interroge sur notre présent et même notre futur.
Le passage du temps a un drôle d’effet sur notre vision du passé. On quitte un emploi parce qu’il ne nous convient pas ou qu’il nous rend malheureux; on met fin à une amitié ou à une relation amoureuse parce qu’elle est nocive ou insatisfaisante; et après, on se sent bien, on se sent mieux, on se sent libre. Pourtant les années défilent, et on se met à reconsidérer nos choix. Les sentiments négatifs disparaissent et sans nous en rendre compte, on se met à regarder derrière nous. Parfois, on fait même marche arrière. On recommence en croyant que ce sera différent. C’est rarement le cas.
J’ai reçu un coup de fil du passé la semaine dernière. Un simple appel qui a fait ressurgir des fantômes et qui m’a fait remettre en perspective une vieille relation, pendant un jour ou deux. Même s’il y a trois ans que je suis partie, même s’il y a maintenant très longtemps que j’ai été trahie et déçue, j’ai failli me présenter au rendez-vous, pour remodeler le passé autour d’un verre avec toi et faire semblant que le temps avait atténué les blessures que tu m’avais infligées. Mais je me suis souvenue de toi, de tout. Tu ne peux pas avoir changé, je ne ferai pas semblant que c’est possible.
Le temps allège les blessures et guérit parfois certains maux, mais il ne devrait pas amoindrir l’importance des gestes posés ni des motivations qui ont poussé nos décisions.
On ne peut pas vivre une vie entière sans prendre de mauvaises décisions ou faire des erreurs, mais on ne devrait pas les répéter.
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