Au cégep, l’environnement des médias m’intéressait beaucoup. Par exemple, un projet photographique a particulièrement attiré mon attention : Liberté de penser ; ma dissertation finale en philosophie portait sur les médias québécois ; j’ai été coordonnatrice et graphiste du journal étudiant. Le domaine des médias et leur influence est quelque chose qui me fascine. Sans nous en rendre compte, ils ont un impact dans notre manière d’assimiler l’information.
Les informations que nous voyons sont dirigées par la vision d’un-e auteur-e. Que celle-ci soit souhaitée ou non, les humains perçoivent les choses d’une façon qui est influencée par leur éducation, leur préférence, leur état d’esprit, etc. Nécessairement, lorsque l’information est communiquée, c’est par l’entremise de la vision de celui ou celle qui l’a partagée. Inconsciemment, nous sommes influencés par le choix des mots, le ton ou encore les actions de l’auteur-e.
Disons que nous sommes dans un groupe qui partage la même opinion sur un sujet et que ces derniers sont les seuls qui nous informent sur celui-ci. Notre opinion ne sera basée seulement que sur leur vision de l’information. Cette dernière est partagée via les divers médias populaires : la télévision, la radio, les journaux, pour ne nommer que ceux-ci. Si on considère que ces ressources sont nombreuses et diversifiées, elles le deviennent un peu moins lorsqu’on sait que la plupart des médias appartiennent à deux ou trois grandes entreprises seulement. Par conséquent, l’influence des points de vue suivent les mêmes lignes directrices.
Mais si les gens n’ont pas assez de sources, pourquoi ne vont-ils pas voir ailleurs? Pourquoi ne cherchent-ils pas différents auteurs pour la même information? Et si les gens n’avaient pas conscience d’être influencés? Si, toute notre vie, on nous dit que « les nouvelles », les journaux ou l’animateur préféré de ma mère transmettent la vérité, comment pourrait-je savoir que, pour avoir accès à des informations le moins biaisées possible, ces sources ne sont pas satisfaisantes? Et si on parle de l’accès à ces informations? Il est beaucoup plus facile de s’assoir devant la télévision et d’écouter l’actualité que de rechercher les six opinions différentes à propos d’une même information sur « les Internets » ou ailleurs.
Quelle est la place des réseaux sociaux, dans tout ça?
C’est qu’ils donnent accès à une grande diversité de sources d’informations. Jamais, auparavant, les informations ne se sont partagées aussi vite. L’argent n’est plus la seule variable qui influence ce qui sera vu ou non. Par conséquent, les médias indépendants, les blogs et même le statut de Robert de Mascouche ont plus de chance d’être vus. Ce qui intéresse les gens est variable : une belle image ; un beau titre ; un choix de police intéressant. Bref, nous ne sommes plus confinés à nos sources d’informations limitées. Le monde s’ouvre. L’éducation, les préférences et les états d’esprit sont différents à l’autre bout du globe. Pour la première fois, les idées sont moins manipulées par la vision d’une seule entreprise, mais elle l’est par plusieurs. Maintenant, cette multitudes de visions est accessible. Pour la première fois, nous avons véritablement l’opportunité de choisir.
C’est pour cette raison que les causes sociales ont un regain de popularité. Les informations sont enfin vues et entendues selon plusieurs points de vue. À travers ce foisonnement, l’humain se fait une idée plus éclairée de certaines problématiques et les visions changent.
Finalement, ça a ben du sens, ce que les social justice warrior disent :
- il y a encore du racisme ;
- le féministe a raison d’être, encore aujourd’hui ;
- ton genre ne détermine pas la personne que tu veux être ou que tu es, ni tes préférences sexuelles ou amoureuses ;
- êre riche n’est pas la vision du bonheur ;
- les maladies mentales, ce n’est pas être possédé par le démon. C’est correct d’en parler et tu n’es pas plus faible ou moins malade que celui qui vit une situation de handicap physique ;
- etc.
On peut, enfin, voir cette multitude de gens et de visions différents. Ça nous aident à mieux comprendre et peut-être même qu’un jour, nous ne verrons plus ces idées comme étant différentes.
Même s’il est vrai que cette meilleure diffusion idéologique peut permettre à certains courants sexistes, homophobes et racistes d’être également mieux diffusés, je veux simplement souligner qu’il se passe réellement quelque chose en ce moment. Ce n’est pas tout le monde qui finira par partager ces visions, mais, malgré tout ce qu’on peut voir de négatif, ça fait du bien remarquer qu’il y a un avancement dans les mentalités. Quelque chose de positif, ça fait du bien.