J’adore le temps, c’est un thème qui revient partout. Au cinéma, dans la musique, avec l’art. Le temps, on ne l’apprécie pas à sa juste valeur. Le temps, on l’aime lorsqu’on ressent son manque, comme ces gens qui sont de passage dans notre vie.
As-tu déjà pris conscience de ça. As-tu déjà ressenti ça? Ce moment où tu sais pertinemment que c’est la fin. Tu sais au fond de toi que c’est peut-être la dernière fois que tu vis ça, que tu es à cet endroit-là ou que tu es avec cette personne-là. Encore pire, t’en as peut-être la certitude, c’est inéluctable. Ces moments trop courts, ces moments qu’on voudrait figer dans le temps. C’est anxiogène et réconfortant à la fois.
Ce qui compte selon moi, c’est de prendre le temps d’apprécier les petites choses. D’apprécier les secondes qui passent, comme on apprécie les gouttes qui perlent sur notre peau dans la douche. Quand tu écoutes le bruit de la rivière, quand tu sens le souffle du vent, quand tu te délectes de ton repas, quand tu regardes le soleil disparaître à l’horizon, quand tu sens sa main se promener tranquillement sur ta peau.
C’est beau, parce que le moment est unique, c’est beau parce que c’est intense. Ton cœur bat vite, tu te sens invincible, le temps est figé. C’est le genre de moment qui nourrit ton âme. Es-tu prêt.e au cauchemar que le lendemain matin te réserve?
C’est laid, parce que tu sais que les choses ne seront plus jamais comme avant. Que le bonheur est souvent éphémère. Le temps ne te fera pas de cadeau, il est impitoyable. Je pense que ce qui est réellement triste dans tout ça, c’est le fait que ces moments-là finissent par se perdre, s’évanouir dans tes souvenirs. Ta mémoire aura raison de ces souvenirs-là. C’est ça, la vraie tragédie : savoir que les moments qu’on bâtit vont finir par se perdre. Rutger Hauer te dirait : « All those moments will be lost in time like tears in rain. »
Au final, je ne vis que pour ça. Ces moments-là, je sais que malgré ceux qui se fanent, il y en a qui finissent par faire partie d’un tout plus grand, plus beau. Apprécie ce que le temps va t’offrir.
Crédit photo : Jonathan Savard