J’ai récemment écouté, par ennui (et pour la deuxième fois), le film G.B.F. sur Netflix.
On va commencer avec la base : G.B.F. ça veut dire Gay Best Friend.
Si tu ne connais pas le film, je tiens à te dire que c’est vraiment, mais vraiment pas grave et que ça ne manque pas à ta culture. Si tu le connais et que tu l’as déjà vu, je tiens personnellement à te féliciter d’avoir survécu à cette petite torture.
Pour remettre les pendules à l’heure, voici la bande-annonce dudit film :
Brièvement, le film raconte l’histoire d’un jeune homme homosexuel encore dans le placard qui, soudainement, est « forcé » de faire son coming out devant toute son école secondaire. S’en suit une bagarre entre les trois filles les plus populaires de l’école pour savoir laquelle a le droit de le posséder (je ne trouve pas de meilleur mot), puisque c’est le premier garçon ouvertement homosexuel dans l’école. Et bla bla bla, clichés, stéréotypes et préjugés aberrants.
Bien que le film soit une critique brillante de la conception moderne de l’homosexuel, c’est-à-dire un être un peu vide qui n’a que d’intérêt pour le magasinage, les vêtements et le maquillage, le fait que ces choses soient démontrées témoigne d’un réel problème au sens où ça se passe forcément de cette manière pour certains.
Bon, je ne dis pas que chaque homosexuel est au centre d’une bataille pour être l’ami de tous. Je dis tout simplement que chaque homosexuel est un peu placé dans un moule dans lequel il doit entrer, puisqu’une majorité de la population pense qu’il y cadre nécessairement.
Mais, présentement, il y a un bon nombre de trucs que j’ai envie de mettre au clair :
Non, on n’aime pas tous les secrets et les potins.
Non, on n’est pas tous des connaisseurs de séries télévisées quétaines.
Non, nous ne sommes pas tous des coiffeurs nés.
Non, nous n’avons pas tous d’excellents radars (lire gaydars).
Cliché : ce ne sont pas tous les gais qui connaissent la mode, qui aiment parler de cheveux, qui sont des experts du karaoké et qui trippent sur Madonna.
On dirait qu’il y a un stigmate persistant avec l’idée que les hommes homosexuels font d’excellents amis parce que c’est un peu comme avoir un chum et une amie de fille dans un seul et même corps. T’sais, une présence masculine agréable à côtoyer, mais qui va aussi te le dire si t’as quelque chose entre les dents ou si tes jeans ne te font pas bien.
Même si je trouve l’image assez drôle, c’est tellement loin de la réalité. Si t’es une fille, les chances sont assez fortes pour qu’un homosexuel ne soit jamais ton chum, ni ton amie de fille, à proprement parler.
Même si j’ai souvent dit ça à mes amies de filles, c’est pas tant vrai (sorry les filles). Je suis pas vraiment une fille, et j’ai pas vraiment l’intention, ni l’envie, d’être en couple avec vous. Et, probablement qu’en y repensant, vous n’avez pas plus envie d’être en couple avec moi.
Oui, on se fait des câlins et, oui, je vous dis que vous êtes belles. Mais, sincèrement… demandez-moi pas quelle coupe de cheveux, quel rouge à lèvres ou quelle robe vous va le mieux parce que je le sais sûrement pas plus que vous.
Bref, tout cela pour dire qu’il n’existe pas une façon unique d’être gai.
Si on réduit l’homosexualité à sa plus simple expression, c’est tout simplement l’attirance envers quelqu’un du même sexe. En dehors de ça, y’a rien d’autre (à l’exception de la personne elle-même) qui peut définir ses goûts, ses préférences, ses connaissances et toutes ces choses qui ponctuent la personnalité d’un individu.
Si j’ai envie d’aimer Lady Gaga, les courses de démolition pis le jardinage, ben… j’ai le droit.
Si j’ai envie d’aimer America’s Next Top Model, les gros steaks saignants pis le crossfit ben… j’ai encore le droit.
Faut vraiment arrêter de croire que les homosexuels sont des êtres à part des hétérosexuels, faut arrêter de les mettre dans deux catégories distinctes comme si tous les traits de personnalité les opposaient.
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