Je viens d’un village à l’espérance de vie éphémère. La danse étourdie de la consommation du fer l’avale à coups de pelles. Je viens d’un village nordique à la polémique mystique. Tant maudite qu’adorée, la petite ville de Fermont ne cesse d’étonner. Vu la petitesse de la ville, la controverse qu’elle crée ne cesse de me fasciner. Puisque ma ville natale suscite tant de réactions et que sa toundra a vu mes premiers pas, laissez-moi la décrire pour ce qu’elle est réellement, pour moi. Avec toute sa splendeur, sa rudesse subarctique.
Source : Jocelyn Blanchette Photographie
Fermont, c’est :
- Être envahi par les parkings de motoneiges l’hiver
- Jouer à cachette dans le bois jusqu’à l’âge de 15 ans
- Des enfants qui s’amusent dehors même sous la pluie, même à -40⁰C
- Passer l’Halloween au cœur d’un blizzard
- Boire dans le mur l’hiver, et l’été, dans des parcs et dans le bois
- Admirer la valse des aurores boréales
- Croiser un loup et avoir peur pour son chat
- Flâner dans le mur l’hiver, et l’été, dans des parcs et dans le bois
- Glisser sur la neige avec un sac de plastique sous les fesses (ça fonctionne réellement!)
- Des paysages subarctiques pittoresques
- Croiser près de la crèmerie des danseuses au style vestimentaire douteux
- Connaître absolument tous les élèves de l’école secondaire et leurs parents
- Tuer le temps en faisant des sonne-décrisse
- Déplorer le manque de culture
- Déplorer la fermeture d’esprit
Source : Jocelyn Blanchette Photographie
Malgré les deux derniers points mentionnés ci-haut, la joie insouciante des enfants illumine la petite ville grisâtre. L’école terminée, les rues désertes se transforment en terrain de jeu. La nature préserve le cœur d’enfant. J’entretiendrai toujours une relation amour-haine avec cette ville mythique, déchirée par un dualisme incessant. Si Fermont vous intéresse, je vous invite à visionner le travail du talentueux Didier Charette. L’angle purement authentique rend hommage à ma ville natale pour ce qu’elle est réellement.