Je ne sais pas si les gens mystérieux m’énervent ou me fascinent.
Je n’ai jamais appris le mécanisme pour garder des secrets. Je suis un livre ouvert, une personne awkward, malaisante et une grande gueule. Bref, le package deal de la fille qui dit toute.
Pis il y a les gens qui ne disent rien. Qui ne parlent jamais de leurs émotions, qui n’expriment jamais le moindre inconfort, la moindre plainte. Qui ne parleront jamais de leurs moments de faiblesse, assis dans la douche à pleurer ou ben tellement fâchés qu’ils fesseraient dans un mur.
Moi je hurle ma colère, je braille ma peine pis je danse ma joie. Je ne suis pas capable de tout garder en dedans, j’ai l’impression que je vais imploser en milliers de miettes d’émotions qui vont revoler jusqu’en Italie.
Je voudrais briser votre carapace pis entrer dans votre muraille d’émotions enfouies depuis si longtemps. Aller creuser dans votre cœur pour ressasser toutes les peines que vous avez eues. Je voudrais vous entendre parler de votre première peine d’amour avec votre kick de 3e année, d’à quel point le divorce de vos parents était de la marde, de votre crise identitaire de la deuxième année de cégep. Je voudrais connaître les moments où vous avez voulu tout lâcher pour aller 3 semaines en Californie vous foutre de tout pis vous faire bronzer.
Être mystérieux, c’est être incompréhensible, inexplicable, c’est garder des secrets. C’est ben correct d’avoir un jardin secret. Je vous respecte là-dedans. Pis des fois je me dis que je devrais apprendre de vous. Apprendre à garder des choses en dedans, à garder mes interrogations, mes illusions, mes secrets. Peut-être que je décevrais moins de monde. Peut-être que je me décevrais moins.
Je ne sais pas si les gens mystérieux m’énervent ou me fascinent. Ce que je sais, c’est que je les admire.
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