« Je retournerais n’importe quand à mes 15 ans. »
C’est ce que j’ai dit à une de mes amies cette semaine, pendant notre « séance d’étude ».
Elle m’a répondu :
« Ah oui? Mais pourquoi? Moi, en tout cas, je n’y retournerais pas. »
J’ai un souvenir fort et beau de mon adolescence ; si c’était à refaire, ce serait exactement pareil. Comme la tendance est à vouloir retourner en arrière pour changer quelque chose et que ce n’était auparavant pas mon cas, qu’est-ce qui m’amenait à penser que de me retrouver au cœur de mon adolescence ne serait pas un problème?
C’est là qu’on s’est embarqué dans toute une discussion et j’te jure que ça a fait du bien de se parler du beau, du vrai.
Sincèrement, j’t’invite à faire de même.
Au fond, j’ai envie de faire changement. J’ai envie de te proposer de revenir dans le temps, pas pour changer quoi que ce soit, mais pour célébrer tous les beaux moments et tous les bons feelings qu’on a eu. Il y a forcément un souvenir vers lequel tu aimerais voyager, même si, à force de t’en éloigner, t’as l’impression qu’il ne t’appartient plus.
J’ai envie qu’tu me mettes sur table tous tes bons coups, tous tes fous rires et tous tes amours. J’ai envie qu’on parte ensemble parler et rire des heures durant, à propos de tous nos beaux souvenirs et, l’espace d’un instant, mettre de côté ce qui nous a fait mal. J’ai envie que, toi et moi, on parle pour une fois de ce qui nous fait vibrer : de nos fiertés, de nos soulagements et des gens qu’on aime. Pis, tant qu’à être là, parle-moi de ce qui t’fais te sentir forte et bien dans ta peau. J’ai envie qu’on se prouve que même dans nos pires journées, on peut se réfugier dans la certitude d’avoir déjà été heureux, de s’être déjà senti aimé et d’avoir déjà eu envie que le moment perdure, plutôt que de souhaiter qu’il s’écourte. Il faut qu’tu comprennes : si j’sais ce qui te rend heureuse, j’pourrai toujours te coller un sourire aux lèvres quand tu n’iras pas. J’ai envie qu’on se mette un baume sur le cœur ensemble, question de se réchauffer pour les froides soirées qui s’en viennent.
Tu n’auras pas besoin de me parler de ce qui te rend triste ou de ce qui te fais peur. J’ai bien compris que les feelings qui nous rendent le plus heureux ont des opposés et que c’est de ceux-là qu’il faut se méfier.
Tant qu’à faire un voyage dans le temps, j’veux qu’ce soit pour revivre des beaux moments, ça te va?
Par Annie-Claude Bergeron
Élodie Dugat
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