Après seize heures de route, on était finalement arrivés. En autobus jaune, pis autour de l’heure du dîner, avec une chanson des Beatles qui remplissait mes joyeux tympans. Y’avait de la neige partout.
On était à Waskaganish. Sais-tu c’est où ça, mon Crépu? Waskaganish, c’est une petite communauté crie située sur le bord de la rivière Rupert, à l’embouchure de la baie de Rupert, elle-même à l’embouchure de la Baie James.
On s’est habillés ben ben chaudement, on a mis nos bagages dans des traîneaux, derrière des ski-doos. On est allés où? Dans le bois. Une belle heure à avoir mal aux fesses et à juste voir du blanc. Le blanc de la Baie James glacée au loin, le blanc d’un ciel d’hiver pis le blanc où on était.
On est arrivés au milieu du bois avec nos nouveaux amis autochtones. On vivait dans un tipi qui sentait bon les branches de sapin, avec un poêle au milieu. Nos vêtements mouillés séchaient, suspendus sur des cordes au plafond, preuve qu’on avait joué dehors ben longtemps. On mangeait du castor pis de l’orignal. C’était bon. Ben, moi j’aimais ça.
On a monté un deuxième tipi, mais finalement, il a servi à rien. C’était pas grave, on savait maintenant faire un tipi, et on avait eu du plaisir à le construire. Pis on est allés à la pêche sur la glace, on a percé le trou avec un pic, comme des vrais de vrais Pocahontas. Pis j’ai pogné un poisson, mais je l’ai échappé dans le trou. Dans le fond, j’ai pas attrapé de poisson.
On faisait pipi dans le bois, mais ça dérangeait pas plus que ça. Ça dérangeait pas plus que ça parce qu’on a appris à connaître des gens fantastiques et tellement généreux qui nous ont appris beaucoup.
Je suis partie de là avec une casquette de Waskaganish et plein de souvenirs merveilleux.