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Et si on recommençait?

Il y a plus fou comme idée. Envahir la Russie en plein hiver, voter pour Trump pour président, envoyer un humain sur la lune… pourtant toutes des choses qui ont été faites. En comparaison, l’idée de recommencer, c’est n’est pas si impossible, non? Je ne peux pas croire que ça ne t’a jamais traversé l’esprit. Sûrement pas autant qu’à moi, mais personne ne pense autant que moi.

Et si on recommençait?

Tu commences à aimer l’idée, non? Tu repenses à la façon dont mon corps se moulait au tien, tu te rappelles les regards échangés quand personne ne nous voyait. Ça te réchauffe en dedans un peu, non? Ça fait longtemps que j’ai froid en dedans, moi.

Et si on recommençait?

C’est bien beau tout ça, mais je sais que tu commences à te bâtir des arguments contre, aussi. Je te connais, t’es rationnel comme ça. Mais fais-moi confiance, j’y ai déjà pensé. Écoute-moi donc, laisse-moi te tenter.

Et si on recommençait?

Ça ne serait pas comme la première fois, je le sais bien. On ne serait plus insouciants, on ne serait plus naïfs. C’est triste, perdre cette naïveté, mais c’est bien aussi. C’est quand on est insouciants qu’on se fait mal, on l’a appris à nos dépens. Cette fois, on irait plus lentement, on serait sur nos gardes un peu, mais on ne se blesserait pas, de cette façon. C’est bon d’avoir un peu peur. C’est pour ça que nos parents nous laissent prendre une débarque en vélo, quand on commence. On se souvient des points de suture sur notre genou, on se souvient de la douleur. On fait plus attention, après. C’est pareil pour les blessures du cœur. On serait prudents, cette fois. Tu serais mes petites roues d’en arrière, je serais ton gilet de sauvetage dans les grandes vagues. C’est tentant, non?

Et si on recommençait?

Ça ne serait pas comme la première fois, non. Ça ne serait pas nouveau, on se connaît, maintenant. C’est bien, ça aussi. Je saurais déjà où les mines sont cachées, tu saurais déjà quels replis de mon âme il faut manier avec délicatesse. Tu saurais que je vais me demander souvent si tu tiens à moi, tu te souviendrais de me le rappeler, une fois de temps en temps. Je saurais aussi que ce n’est pas dans ta nature de rassurer, que tu ne réalises pas qu’il faut le dire, même quand tout va bien, surtout quand tout va bien. Je m’inquièterais moins de ton silence parce que ça voudrait dire que, pour toi, tout va. Ça, je ne le savais pas, la première fois.

Et si on recommençait?

On pourrait être comme des chats. Je lècherais tes plaies et tu lècherais les miennes. Certaines, on ne les toucherait pas, comme celles que nous avons nous-mêmes causées à l’autre. Puis, on apprendrait à se refaire confiance. Je te laisserais lécher là où tu m’as blessée, tu me montrerais tes cicatrices, celles que j’ai moi-même laissées, mais les autres aussi, celles d’avant moi. On serait mieux, plus forts, parce qu’on saurait ce qu’on a perdu. Ils disent toujours, dans les histoires, qu’on comprend seulement ce qu’on avait quand on ne l’a plus. On s’est perdus une fois, ça doit vouloir dire qu’on comprend, maintenant, non?

Et si on recommençait?

Il y a des choses qui n’auraient pas changé. Tu te souviendrais encore où m’embrasser pour me faire perdre la tête, je saurais encore tracer mes doigts le long de ton dos jusqu’à ta nuque pour que tu t’endormes. On découvrirait de nouveaux coins de peau aussi, des territoires non défrichés, des endroits inexplorés, tout ce qu’on n’a pas eu le temps de voir la première fois.

Et si on se donnait plus de temps? Tout ce temps qui nous a manqué. Tout le temps qu’on oublie de prendre quand on est insouciant, si on se l’offrait, maintenant?

Tu vois, j’ai pensé à tout.

Et si on recommençait?

Si on se donnait une deuxième chance? Je pense qu’on pourrait bien faire les choses, cette fois. Je pense qu’on a assez appris.

Qu’est-ce que t’en dis?

Photo de couverture : source

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