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Bien, mais sans plus

Il y a plusieurs mois, j’étais en couple. Depuis un bon petit bout. Et à un certain moment, je me suis sentie submergée par un sentiment d’insatisfaction. D’impatience. Et d’incompréhension. Et ces sentiments-là, je les ressentais envers moi-même. Mais je n’étais pas capable de mettre le doigt sur le problème. J’étais bien. C’était stable. C’était rassurant. Ce n’était pas parfait, mais bon, je me disais que de toute façon, il n’y a aucune relation qui l’est.

Alors j’ai continué à avancer. Comme ça. Sans être capable de déterminer pourquoi je sentais un vide en moi. Pourquoi j’avais l’impression que ce n’était pas suffisant. Je savais que mes proches se doutaient de quelque chose, mais j’essayais de les convaincre, de leur montrer que j’étais sûre de moi, de mes choix.

Et je me suis rendu compte que, finalement, c’était moi que j’essayais de convaincre. J’ai fini par arrêter de me voiler la face. Par affronter mes propres sentiments et juger ma propre réalité sans délicatesse. Je me suis enfin avoué que ce n’était peut-être pas si satisfaisant que ça. Ni pour moi ni pour lui. Alors pourquoi s’accrocher à ce point?

J’étais bien, mais sans plus. J’avais mes habitudes. Il avait les siennes. Il savait ce qui me faisait plaisir, ce qui me fâchait. Je savais ce qui le faisait rire, ce qu’il ne disait pas. Il voulait des choses, mais je savais que j’en voulais d’autres. Mais nous arrivions à avancer quand même. En mettant de côté nos désirs. Nos envies. Je savais à quoi demain ressemblerait. Mais je savais aussi que dans 6 mois, nous serions au même point.

Et c’est là que j’ai réalisé que je voulais plus. Que la facilité et le confort, ce n’était pas assez.

Je veux plus. Tellement plus. Quand j’ai pris conscience de ça, j’ai eu mal. J’ai eu mal à l’âme. Je ne m’étais pas écoutée. J’avais oublié qui j’étais. Ce que je voulais. Mes rêves, mes croyances, mes idéaux. J’avais troqué tout ça pour la sécurité, la stabilité.

Crois-moi, je ne dis pas que tout ça n’est pas important, au contraire. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut qu’il y ait plus. Beaucoup plus. Il faut des défis. Des rêves partagés. Des rires, des pleurs. Des downs, des ups. Il faut des moments forts. De l’aventure. L’aventure du quotidien. Parce que je suis bien consciente que l’habitude prend toujours sa place, mais je crois qu’on peut tomber amoureux de cette routine. Il faut juste ne pas s’oublier. Faut faire sortir le meilleur de l’autre.

Tout le monde a droit à plus. Autant lui que moi. Ainsi que toi.

Par Émilie Lalo

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