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Se mentir à soi-même…

Tu vas bien?  Ça va?  Tu es sûr?

Tu as dit « oui » tellement souvent quand c’était « non »…  La répétition mensongère a fini par façonner la vérité. Ta vérité s’est éloignée petit à petit de la réalité et tu t’es clôturée à y croire autant que ceux à qui tu racontais ces balivernes. Ton authenticité est née d’une pureté déformée par ce désir de plaire. Instinct social, handicap humain. Tu as vendu qui tu étais au prix de ce que tu prétendais vouloir être. Tu es devenue qui tu es en te mentant à toi-même.

Tes mensonges autonomes ont forgé ton état et ce dernier m’a contaminée. Ta joie était belle, mais ton bonheur se voulait hypocrite. J’ai contracté une remise en question aigüe, et j’ai froidement eu peur. Peur de ne pas savoir distinguer le point de non-retour de cette infidélité personnelle. Peur de brûler qui je suis vraiment ne sachant pas reconnaître cette barrière à ne pas franchir vers l’enfer des Pinocchios. J’ai eu peur de me mentir à moi‑même.

Le corps ne ment pas, j’ai donc décidé de me fier à lui. Entre les affabulations de ce monde et  les petites menteries, j’essaie de me fier à cet instinct sauvage enfoui quelque part qui sait distinguer le vrai du faux. Ultimement, je crois que nous devons trouver le moyen de nous ramener plus souvent à l’essentiel : ce qu’on veut vraiment, ce qu’on aime vraiment, ce qu’on est vraiment. Vraiment se doit d’être profondément, loin de la surface et des belles apparences. Ces repères, je le pense, sont plus facilement identifiables que je ne le croyais et m’aident grandement à m’ancrer dans cette mer de contrevérités. Je refuse de me mentir à moi-même.

Je préfère nettement ces décisions irrationnelles, mais près du cœur, à toute les raisons mythomanes d’agir. Et pourtant, c’est si facile de se conditionner dans le fait que « tout est  parfait »  et  de se complaindre dans ce mirage éternellement. De se mentir dans sa tête, pour repousser la sincérité de l’émotion et la franchise de l’action. Ainsi, de trouver refuge dans une fourberie idéale, à l’abri de ce que nous sommes vraiment. En se mentant à soi-même…

Quand tu as dit « oui » et que c’était « non », j’ai vu ton nez allonger. Si je ne t’avais pas connue, comme la plupart des gens, j’y aurais probablement cru. Simple naïveté face à la sournoiserie. Heureusement pour moi, le corps ne ment pas. J’aurais voulu voir dans tes yeux que tu déformais la vraisemblance pour moi seulement, mais clairement c’était pour toi avant tout. Ta fraude individuelle a déclenché mon système d’alarme. Si tu n’avais pas été infidèle à toi-même, je n’aurais peut-être jamais réalisé l’ampleur de la situation. Être là pour toi et aussi savoir à quel point, moi aussi, il m’arrive de me mentir à moi-même…

Par Aïcha Bastien-N’diaye

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