Note de la rédactrice : si tu comprends rien de où on est rendus dans cette fanfiction, fais-toi une récapitulation cochonne ici, bébé, et oh, ouiii, juste là.
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CHAPITRE 3
Nous nous retrouvons à l’appartement d’Anastasia, le lendemain de sa première rencontre avec monsieur Grey. Après lui avoir avoué son pucelage récalcitrant, l’Anastasia doit se préparer pour une deuxième rencontre avec lui, à 20 h.
Bien que reste présente la crainte qu’il soit en fait un dangereux prédateur et qu’elle finisse dans un congélateur industriel, en morceaux, dumpée dans un ravin à la pleine lune ou dévorée par des tigres domestiques, la possibilité d’un repas gratos est trop alléchante pour qu’elle refuse. Elle pourrait même finir son criss de papier pour l’école, raison première du pourquoi leur rencontre avait été provoquée. Ce même papier était à remettre aujourd’hui, mais bon, son avenir de commis-comptoir ‘su Renaud-Bray qui l’attendait dès qu’elle serait diplômée en littérature pouvait attendre.
Intérieur, le soir. Appartement oscillant dangereusement entre classe moyenne et pauvre style « manger des pâtes avec rien dedans », avec des posters un peu partout démontrant leur allégeance aux arts et leur originalité époustouflante, à l’Anastasia pis à la coloc : affiches de Tournée du Chat Noir de Rodolphe Salis et des montres molles de Dalí, drapeau du Che pour remplacer le rideau d’une fenêtre, réplique de Nighthawks d’Edward Hopper avec Marilyn, Elvis, Humphrey et James Dean qui remplacent les personnages originaux, reproduction sur toile d’Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s avec une réplique qui ne vient ni d’elle ni du film sur un autre mur, et lumières de Noël en corde à linge dans le salon.
Coloc : « C’est ça que tu vas mettre pour sortir avec ton riche fucké? »
Anastasia : « Câlisse, c’est presque propre! »
Anastasia baisse la tête et réétudie son look. Un t-shirt bleu pâle des Black Keys avec une unique tache de moutarde baseball dessus. Une jupe en jean, un collant avec des trous où les orteils, qui ne paraissent que si elle enlève ses bottes noires au calcium apparent et à la cuirette émaciée par bouttes.
Anastasia : « C’est… C’est correct esti, qu’est-ce t’as à chialer? »
Coloc : « Je te laisse pas sortir de même, là tu vas m’écouter pis tu vas mettre ce que je te dis de mettre. Déshabille-toi! »
Anastasia : « Sérieux? »
La coloc s’approche d’elle et répète. « J’ai dit « enlève tout » », siffle-t-elle en croisant les bras sur ses esti de gros jos.
L’Anastasia s’exécute. Elle passe son gilet par-dessus sa tête et ça lui ébouriffe les cheveux déjà pas trop peignés d’avance. Quand elle dégrafe son rack, elle se « flash-backise » le souvenir de la douche partagée la veille avec sa coloc blonde qui a allumé chez elle certes quelques élans lesbos. Est-ce qu’elle l’avait ressenti elle aussi? Et si elle était passée à côté de quelque chose tout ce temps-là? Et si elle pouvait s’autoriser à vivre sa sexualité ailleurs que dans sa tête, qu’est-ce que ça donnerait? Puis elle s’imagina ce que ça devait être une nuit avec Christian Grey. Comment ça fourre le monde riche? Anastasia n’en avait, genre, aucune idée. Est-ce que Christian Grey lui ferait découvrir des plaisirs sexuels capotés? Était-elle une cochonne refoulée? Elle, qui n’avait jamais su répondre à la question « Dans bouche ou dans fourche? », allait-elle être pognée pour sucer pis fourrer lors de leur première date? Et si jamais il la trouvait poche, ou pire, si jamais il ne s’essayait pas pantoute? Sa coloc se moquait toujours d’Anastasia en la traitant de « P.D. : pas déniaisée ». Ce soir, ce serait différent. Ce soir, elle allait faire sa déniaisée pis lui pogner le bat à cet esti-là. Ce soir, elle saisira toutes les occasions qui s’offriraient à elle. Et elle allait lui montrer à sa truie de coloc qu’il y avait de la place pour plus qu’une guédaille dans cet appart-là.
Anastasia dézippe sa jupe et la fait tomber lentement jusqu’à ses chevilles sans plier les genoux. Pour enlever ses collants, elle cherche le bord du lit pour s’asseoir.
Coloc : « Je ne t’ai pas dit que tu pouvais t’asseoir pour te mettre à poil. Reste debout et enlève le reste. »
Anastasia enlève ses bottes une à une, fait ensuite passer son collant sur son cul et le fait glisser jusqu’au sol. Elle appuie ses doigts sur les os de ses hanches et hésite avant de faire descendre sa culotte, pastel, en coton léger au ‘lastique presque pas fini. Il a beau faire froid dans le logement, elle a la nuque trempe et une esti de grande chaleur lui parcourt le corps, comme quand on revient de courir ou qu’on est sur le bord de vomir du dégueulis de boisson.
Coloc : « Allez. Tout. »
Elle poursuit. Elle se dévoile entièrement. Sa coloc lâche un « Bien! » sur un ton enjoué avant de se rendre à son garde-robe pour en ressortir une vraie robe de salope et des souliers de guidoune. « Mets-ça », qu’elle lui dit, « après ça je te coiffe et je te maquille. » La robe est noire, avec des fines bretelles et des découpes sous le buste. Elle arrête juste à ras le cul et elle est moulante comme une deuxième peau. Serrée au point de donner envie de pisser. Décolletée au point que si elle atchoume, y’a une boule qui va y popper–out du balcon sans prévenir. Et les talons hauts sont à brides dorées et à semelles noires. C’est une marque connue et ils appartiennent à la coloc, cadeau souvenir de quand elle datait un vendeur de poudre. Suivant les conseils de sa coloc, elle ne portera pas de sous-vêtements, car c’est comme ça qui font le monde riche. Quand le chauffeur de Grey sonne chez Anastasia, elle est déjà prête, ses cheveux sont brossés et relevés en un chignon savamment défait, elle sent le lilas et le bonbon aux fruits, son teint est poudré, ses yeux rimmelés et ses lèvres glossées. Une sacrée belle catin.
Grey l’attend en dehors du char et la yeule lui tombe à terre de la voir. Moitié déçu d’avoir perdu la Plain Jane de première impression et l’idée qu’il s’était fait d’elle comme d’une fille de ferme avec du foin dans les cheveux, jamais touchée ni par ses cousins ni par ses oncles, qui trait les vaches et qui prend son bain dans la bassine des chevaux. Mais aussi moitié excité de lui voir le vice suggéré, des tits jusqu’à la fente et les jambes nues et frêles qui marchent comme un chevreuil naissant.
À peine embarque-t-elle dans la limousine qu’il sait déjà qu’il lui fera manger une criss de rince.
FIN DE LA SCÈNE 3.