from-italy.com
Blog

Un chum qui paye pour ta pilule?

Mon copain m’a demandé dernièrement, combien ça coûtait la pilule par mois? Ben, dépendant des assurances, du nombre de boîtes… « Je pourrais cotiser si tu veux! » De même, gentiment, il se proposait pour payer la moitié des frais de ma contraception. C’est drôle, en sept ans de relations passées, c’était la première fois que je me faisais proposer ça. Sûr, je ne peux pas dire que je n’y ai jamais pensé… Je veux dire, on fait l’amour, on achète des condoms, souvent chacun son tour, mais quand ça devient plus sérieux avec quelqu’un, et que tu arrêtes de mettre des capotes, que reste-t-il? Une fille qui paye son stérilet? Son anneau vaginal? Sa pilule…

Pourquoi quand on laisse tomber le condom, la responsabilité devient si souvent l’affaire des femmes? On est celles qui ont des vagins me direz-vous, en effet vous êtes perspicaces, mais pourquoi devrions-nous être celles qui s’y intéressent, qui s’en occupent, qui payent?

Je me suis prêtée au jeu d’aller lire des blogues ou sites féminins qui abordaient le sujet. Calamité me direz-vous! Eh oui, vous avez raison, c’est presque pire que de lire les commentaires en dessous des articles du Journal de Montréal…

Source

Je veux dire, je ne m’étais que peu posé la question, sans trop de convictions, mais de voir des commentaires de l’ordre de : « ton vagin, ton problème », ou de : « il paye pour sa crème à raser il a une barbe, tu payes pour ta contraception t’as un organe reproducteur féminin », m’a juste convaincue, encore plus, qu’il y avait quelque chose de pourri au royaume du bas-ventre.

Et plus je lisais, plus je me disais, je suis POUR que mon chum paye. Genre que je l’aime en « maususse » de me l’avoir proposé, genre, il est cool.

En fait, le truc c’est qu’on doit en parler à son chum de sa contraception. C’est une chose qui se vit à deux, et encore plus une grossesse t’sais. On peut parler de sa vulve. On peut parler de son vagin. On peut même parler de son mont de vénus pis de ses trompes de Fallope. De ses petites lèvres fragiles, de ses menstruations. Je me rappelle les capsules Internet dans lesquelles on assistait à l’interrogation totale de certains garçons devant les moyens de contraceptions de leurs copines.

Source

On en rit, oui c’est drôle, mais un intérieur de femme, quand c’est compris, ça crée des avancements dans le couple ou la relation, je puis vous l’assurer.

Malheureux tout de même, le fait que les garçons de notre âge n’aient, pour la plupart, plus aucun souvenir de leurs cours de FPS du secondaire. Et pire encore! Les jeunes d’aujourd’hui qui se retrouvent démunis sans cours d’éducation sexuelle… En dehors d’une quinzaine d’écoles qui mènent un projet pilote entre 2015 et 2017[1].

Je suis faite de même chéri, observe-moi.

Source

Ce que ça améliore, une connaissance accrue de la « noune » de sa blonde?

Du meilleur sexe. Oh oui, s’il sait comment tu « fonctionnes », c’est toujours plus agréable. Et aussi, s’il est curieux de ton sexe, il sait aussi souvent qu’il ne suffit pas que d’une pénétration pour te faire plaisir. Sur le sujet, allez écouter l’érudite Lili Boisvert dans son instructive émission Sexplora (http://sexplora.exploratv.ca/?emission=sexplora).

Moins de tabous. Justement, plus on en parle, moins y’a de malaise. Si ton copain n’a jamais posé de questions sur tes règles ou ton stérilet, c’est étrange. Bien sûr, certaines personnes sont de la vieille école et trouvent le sujet imposant, effrayant, gênant… Ben c’est justement le tabou autour de l’organe sexuel féminin qui produit cet effet de j’ai-une-bête-entre-mes-cuisses.

Des discussions sur l’égalité homme femme. Comme : « Heille, j’aimerais contribuer financièrement à ta contraception. Ben « ta », je veux dire « notre » contraception ».

Une possibilité d’apprentissage. Tu apprends des notions à ton chum, qui les apprend à ses amis, qui en parlent à leurs blondes, qui elles, leur apprennent d’autres affaires.

Une bonne connaissance du fonctionnement des organes féminins = une solution qui mène, peu à peu, vers l’équilibre et l’égalité. Dire coucou le vagin, c’est aussi dire coucou le bonheur et le partage. Pense à ça ma rose.

Source

***

Source photo de couverture

Source [1]

Autres articles

carnaval de québec

adrien

anxiété

adrien

Mon cœur était ton punching bag

adrien

Célibataire, mode d'emploi

adrien

Le self-love, ou l’art d’aimer son corps

adrien

Guide de survie culinaire pour backpackers – Par Emmanuelle Rivest

adrien