Bon, certains commenceront peut-être à se dire que tu reviens un peu trop souvent dans mes textes. Mais t’sais, au pire, sois juste flatté de tout ça pis dis-toi que tu m’inspires mon cher!
Je pense que depuis le temps qu’on se voit/fréquente/je-ne-sais-vraiment-pas-comment-tu-veux-appeler-cela, tu commences sans aucun doute à me connaître un peu. Tu sais que je suis une personne qui n’attend pas après quoi que ce soit, mais ce n’est pas uniquement pour cela que je n’attends pas ton retour. J’ai hâte de te revoir, bien entendu, mais je ne passe pas mes journées à attendre la date où tu remettras les pieds à Montréal.
J’ai hâte de te revoir parce que je sais pertinemment qu’à ton retour, notre première soirée ensemble nous allons la passer entièrement à se raconter tout ce qu’on a fait de nos mois séparés l’un de l’autre. Toutes les péripéties folles qu’on aurait bien aimé partager ensemble, mais qui ne manqueront pas d’être décrites dans tous leurs détails. Tous nos nouveaux projets qui se trémoussent dans nos esprits de rêveurs, que l’on meurt d’impatience de pouvoir partager. Ces hommes, ces femmes qu’on aura fréquentés dans des histoires parfois beaucoup trop marrantes pour ne pas se les raconter.
Des étoiles dans les yeux, je t’écouterai me raconter les Alpes françaises et tes escapades de fins de semaine à Genève et autres endroits merveilleux. Un sourire en coin, tu t’efforceras de ne pas rire de ma mauvaise habitude à trop vouloir m’investir dans tout quand je te raconterai toutes les belles opportunités qui s’offrent à moi depuis le début de l’année.
Pour toutes ces heures de discussions interminables, que je m’avoue si impatiente d’avoir avec toi à ton retour, j’ai hâte de te revoir.
Mais je ne t’attends pas. Je n’attends pas parce que lorsqu’on se perd dans le cercle de l’attente, on oublie – on ne vit plus maintenant. On ne vit que pour demain, pour pouvoir cocher une journée de plus sur le calendrier. À force d’attendre, toute notre vie repose que sur une seule journée : la date des retrouvailles. Pour tout te dire, je n’avais même aucune idée de la date de ton retour avant aujourd’hui. Maintenant que je le sais, je ne ferai pas plus un X sur mon agenda avec ton nom écrit en rose et des petits cœurs autour. Parce qu’à force d’être pris dans le tourbillon de l’attente, le présent devient flou et on ne voit plus ce qui se passe maintenant. On passe à côté d’un tas de choses parce qu’on est trop occupé à attendre. On a hâte à demain, car ça nous rapproche un peu plus de la fameuse date. Quand pourtant, l’excitation du lendemain devrait plutôt être synonyme de l’inconnu et de toutes les aventures que cette nouvelle journée nous réserve. Une fois pris dans cet enfer de l’attente, une nouvelle journée ne signifie rien de plus qu’une journée de moins à attendre.
Alors, je ne t’attends pas mon cher. Le moment présent est mille fois plus important qu’une future journée de retrouvailles. En fait, je n’ai pas vraiment le temps de t’attendre. Je suis trop occupée à vivre maintenant. Mais tout cela ne m’empêche pas d’avoir extrêmement hâte qu’on se partage toutes nos aventures et que l’on discute jusqu’aux petites heures du matin pour rattraper les derniers mois et continuer de se faire rêver avec nos voyages.
Reviens les yeux pétillants et le cœur rempli d’aventures. On se fait des grilled cheese pis on ne dort pas de la nuite!
Par Maude Prévost