J’ai peur et j’ai froid. Il fait noir, je n’y vois rien. J’ai mal, je souffre. Je me crois morte, mais je suis pourtant bien vivante. Le soleil s’est éteint, la lune et les étoiles aussi. La lumière n’existe plus dans ce monde. Je vis dans le noir, je suis le noir. Je me noie dans mes larmes, je m’étouffe dans ma peine. Mon corps est inerte, il ne sert plus à rien. Ma tête est douleur, mes pensées me détruisent. Je veux que tout cela cesse, il n’y a pas de sens à ce mal.
Je suis impuissante dans mon propre désespoir. Prise au piège dans ma tête et mon corps, je ne sais comment en sortir, mes efforts sont vains. Emprisonnée à l’intérieur de moi, je m’éteins. Prisonnière d’une douleur oppressante. Je veux que tout cela cesse, mais je ne veux pas mourir.
Je veux revoir la lumière, l’atteindre. J’ai peur, je crie, personne ne comprend. Je suis seule dans mon cauchemar, honteuse. On me regarde couler, m’enfoncer dans une profondeur insondable. Ce gouffre est le mien. Cet abîme qui m’accueille ne veut plus me laisser sortir. Je veux trouver un sens à cette douleur, je veux qu’on me comprenne. Je suis entourée de gens, mais je me sens seule. Isolée dans une foule de gens sans aucun visage. Je suis recluse dans ma noirceur. Ma langueur est telle, que je m’exile. Si seulement je savais trouver le chemin pour émerger de cet état. Je veux que tout cela cesse, je veux comprendre ma détresse.
Ce tenaillement me laisse une énorme cicatrice. Elle me rappellera chaque jour de ma vie toute la souffrance vécue. Ceux qui me connaissent la voient, la dévisagent comme si elle était ignoble. Elle fait néanmoins partie de moi, elle est moi. Souvenir d’un mal-être, qui un jour était le mien.
Par Cyndi Martin