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Toute est trop toute (mais on s’en sort)

Vivre avec le trouble d’anxiété généralisé, c’est pas tant nice.

J’ai été chanceuse, parce que presque tout mon entourage m’a aidée lors de mes pires moments.

Je me souviendrai toujours du moment où j’ai fait ma première crise; j’étais en train de faire un examen final dans mon cours de sociologie sexuelle au cégep, et je suis sortie en trombe de la salle de classe avec 30 paires d’yeux qui me regardaient parce que j’hyper ventilais. Hagarde, je me suis promenée dans l’école pour aboutir inconsciemment devant le bureau de mon prof de psychologie. Par le hasard de la vie, il arrivait justement pour faire ses corrections. Monsieur, je vous remercie vraiment de ne pas m’avoir jugée alors que je braillais ma vie et que j’ai dû m’y reprendre 4 fois avant d’être capable de dire « Aidez-moi, je ne sais pu quoi faire je vais mourir au secours! » à travers mes sanglots.

Je me souviendrai toujours de la mère de ma meilleure amie, ma deuxième mère, qui m’a fait le plus gros colleux de l’univers lorsque je suis arrivée chez elle en crise d’anxiété incontrôlable. Elle m’a hébergée pendant les 2 semaines où mon chum était en voyage, m’a fait des bons petits soupers, mais surtout, JAMAIS elle ne m’a fait sentir comme si j’étais anormale, folle ou virée sul’ top.

Mon copain, le gars le plus cartésien de l’univers, ne me juge jamais. Même si mes crises sont toujours irrationnelles, souvent incontrôlables et, je l’avoue, parfois ridicules. J’ai commencé à faire des crises un mois après le début de notre relation. Je le trouve pas pire bon de ne pas être parti en courant.

Il m’a fallu 4 essais de médicaments différents avant de trouver « ma » sorte. Les médicaments qui sont prescrits pour le TAG sont souvent des antidépresseurs, ce qui est mon cas. J’ai réagi différemment avec toutes les sortes que j’ai essayées et parfois, les effets secondaires étaient insupportables. Dormir 20h par jour, perdre 30lbs, en reprendre 40, des tremblements, nausées, vomissements, étourdissements… Ce fut un long périple, mais je suis maintenant sous Zoloft depuis 1 an, et c’est clairement ce qui me convient le mieux.

On s’en sort. Même si on pense qu’on meurt, qu’on est une grosse marde, qu’on se sent imploser, qu’on hyper ventile, qu’on pleure à ne plus avoir de larmes.

On s’en sort avec l’aide de nos proches. De nos médicaments, si on décide d’en prendre. On s’en sort parce qu’on apprend à vivre avec le trouble. Je ne guérirai jamais de mon trouble d’anxiété généralisé. J’essaie d’apprendre à partager mon cerveau avec lui, mais à quand même gagner mes batailles. Je laisse aller la crise, comme une vague qui s’approche pour partir doucement. Parce que ça part. Toujours.

Par Rosie Morin-Michaud

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