Le sommeil quittait mes yeux.
Ah oui, c’est vrai, t’es là.
J’ai voulu aller me recroqueviller dans ton cou, sentir ton odeur qui dort. Ressentir ta chaleur qui réchauffe la mienne. J’ai voulu accoter mon oreille sur ton cœur. J’ai voulu t’aimer, autant que je puisse en être capable.
J’ai voulu que tu sois ma vie, au moment où tu y étais. J’ai voulu que tu sois le présent qui ne me quitte jamais.
Je t’écoutais respirer, les yeux fermés. J’étais bien, heureuse, comme tu semblais être.
Je me sentais nerveuse d’avoir toutes ces émotions devant moi. Je ne savais plus laquelle choisir, laquelle ressentir.
Je ne savais plus laquelle voir.
Je ne savais plus si je devais respirer fort ou en silence, je ne savais plus si je devais bouger ou rester figée. Si je devais avoir froid sans toi, ou chaud dans tes bras.
Tes yeux se sont réveillés. Ton corps m’a touchée.
Toi non plus tu ne savais plus par où commencer, comme si toi aussi tes pensées, submergées dans le bonheur, ne pouvaient plus respirer.
La distance de nos cœurs, le silence de nos yeux fermés. La chaleur de notre amour, le chuchotement de notre désir et de nos bouches entremêlées.
Je voulais te dire, mais les chatouillements de mon corps m’en empêchaient. Je ne savais pas si j’avais mal ou si j’avais envie de sourire. Je ne savais plus si je devais t’aimer ou t’haïr pour ce que tu me faisais ressentir.
J’ai gardé mes yeux fermés, je nous ai laissés.
Se sentir et se ressentir, s’évader à s’attarder.
S’oublier et s’apprendre.
Se regarder et se fuir.
Croire en l’espoir de demain, sans penser à la fin.
Croire au présent qui coule lentement sur notre temps.
Savoir que ce matin, c’est dans ses bras que j’y serai bien.
Savoir que dans tout cet univers, il y a une personne qui fait scintiller mes yeux, rougir mes joues.
Savoir que dans tout cet univers, il y a une personne que j’empêche de respirer.
Savoir que demain, je ne saurai pas. Mais qu’en attendant, tu seras à moi.
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