from-italy.com
Blog

Bye bye Acrotéton! Un conte d'été pas pour les enfants

Source

Il était une fois, avant que la Femme ne soit femme et que les Hommes ne soient hommes (en tout cas sur le chemin de cette Femme), une tétine qui avait poussé au bout de la tétine du téton gauche de la Femme.

Un acrotéton.

Femme, langues des Hommes gloutons et Acrotéton s’entendaient à merveille sous –  comme hors – des plus beaux soutiens-gorge du monde.

En effet, tel le phallus d’un lilliputien en érection, de la couleur melon juteux qu’arborait l’auréole mammaire qui l’entourait, Acrotéton était érigé au sommet du mamelon mais avait, comme l’acrochordon commun, l’humilité de s’incliner sous plus fort que lui; ou, pour le dire franchement, pliait facilement sous la pression.

Hélas, un été vint sous le joug de Canicule.

Canicule se plaisait toujours à narguer Acrotéton :

– Acrotéton, sous mon emprise tu souffriras chaleur, moiteur, odeur, sueur jusqu’à en faire des sautes d’humeur. Et devant ta détresse, Femme restera sans cœur.

Et sa triste prophétie, Canicule réalisa. Elle accabla bientôt Acrotéton de dards solaires, de smog pollué, d’atmosphère humide qu’elle mélangea au parfum naturel de la Femme avec un fort concentré d’eau d’Swing.

Acrotéton devint en quelques jours nauséeux, boutonneux et calamiteux. Et devant l’indifférence hélas prédite de sa maîtresse, il décida de se faire voir en gonflant, gonflant, gonflant à chaque frottement, puis attouchement, puis effleurement avec le tissu, la bouche, jusqu’à l’air ambiant.

Acrotéton était devenu brûlant, purulent, sanguinolent.

La Femme n’eut rapidement plus d’autre choix que de couvrir son Acrotéton de millions d’attentions : crème fraîche, onguent calmant, souffles doux, caresses délicates, de belles nuits nu sous les étoiles, le rêve de tout Acrotéton en quête de liberté.

Mais rien n’y faisait. La température toujours torride la faisait transpirer et le moindre contact de son protégé avec ses sous-vêtements, hurler.

… Il fallait amputer.

La Femme alla d’abord chez le pharmacien.

Il demeura dans un premier temps interdit devant son récit, puis fut dévoré de curiosité : quel était donc ce spécimen dont la dame lui narrait le démérite?

… Hélas, il ne parvint pas à l’aider.

– Désolé madame, mais votre Acrotéton n’a ni la couleur ni l’emplacement des acrochordons normaux, alors le traitement en vente libre ne peut pas être utilisé. – Que puis-je faire, alors?

– Consultez une infirmière.

La Femme alla donc dans un CLSC. Là, les deux infirmières qu’elle rencontra furent à la fois stupéfaites et désolées pour elle.

Mais, elles ne pouvaient pas non plus l’aider.

– Nous sommes désolées madame, mais votre Acrotéton requiert une microchirurgie que nous n’avons ni les outils ni l’expertise de pratiquer. – Que puis-je faire, alors?

– Consultez un médecin.

La Femme alla dans un autre CLSC. Les deux médecins qui l’y auscultèrent discutèrent un moment avant de prendre une décision :

– Je crains d’endommager l’ouverture par laquelle s’échappe le lait, car quand madame voudra allaiter…

La Femme approuva du regard.

– Il suffit de ne pas utiliser d’azote pour refermer la plaie.
– Mais cela risque de saigner abondamment.

La Femme désapprouva du regard.

– Mais seulement un bref moment. – Alors je procède à l’anesthésie locale?

– Non, pas d’anesthésie.

La Femme encore-plus-désapprouva du regard.

– Pourquoi?
– Parce que la piqûre anesthésiante sera plus douloureuse à cet endroit que le retrait sec et net de cet Acrotéton.

Sur ces mots, la médecin sénior laissa au jeune médecin junior la corvée d’éprouver, avec sa patiente, les conseils qu’elle venait de lui prodiguer.

C’est ce que firent Junior, avec une nervosité mal dissimulée, et la Femme, avec une peur elle aussi à peine voilée.

Pour ses derniers instants de vie, Acrotéton eut droit à deux bains stérilisants, soit deux fois plus de bains dans une journée que les personnes résidant en CHSLD en une semaine.

D’une pince à sourcils, on l’étira vers le ciel de telle sorte qu’il eut la plus grande érection de son existence.

Puis, on le décapita de deux coups de ciseaux.

La socle qui l’avait vu naître se remplit de sang, et la Femme perdit connaissance.

Déposé dans un bocal, Acrotéton fut ensuite, selon la Loi, confié à des pathologistes, faisant don de son corps à la science.

Quant à la femme, elle se remit, avec cette fois un seul Homme, de l’exécution de son Acrotéton.

FIN

Source photo de couverture

Autres articles

J'me pisse dessus

adrien

De belles adresses montréalaises pour se gâter

adrien

Le Etsy de Blake Lively – Par Angélic

adrien

Comment survivre lorsque tu es toujours à la dernière minute…

adrien

On capote sur L'atelier Candide et voici pourquoi

adrien

Édito mode: Mon corps, c'est mon corps

adrien