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À toi, qui m'a prise pour un déchet

Tu te souviens de la première fois qu’on s’est rencontré? Il y a de cela un an, jour pour jour. Un soir d’automne. Il faisait un peu froid et j’avais pris plus d’une heure à choisir ma tenue.

La soirée était plutôt normale, tout le monde buvait de la bière et se parlait entre eux et moi j’avais toute mon attention sur le buffet.

Puis je t’ai vu.

Aucun coup de foudre, pas de papillons dans le ventre ou d’étoiles dans les yeux, non. Je t’ai vu.

On a commencé à discuter et c’était la chose la plus normale de la soirée : moi qui faisais mes blagues habituelles et toi qui riait comme si j’étais la fille la plus drôle du monde.

Plus la soirée avançait et plus nous étions proche.

On était dans notre bulle. On était bien.

Après cette soirée, on se parlait constamment, mais on ne se voyait qu’à la tombée de la nuit. Moi qui pensais que c’était la norme pour apprendre à mieux se connaitre, j’étais naïve. J’étais naïve de penser que tu m’appréciais plus que je ne t’appréciais.

Pourtant tu te collais contre moi, tu me disais que je sentais bon, tu passais des heures à me parler de tout et de rien, tu me prenais la main et tu me fixais comme si j’étais la fille la plus belle au monde.

Mais bon, je n’étais là que pour combler ta solitude.

« Nous acceptons l’amour que nous pensons mériter. »

Crédit 

Puis un jour, malgré mon scepticisme, j’ai eu envie de plus. J’ai eu envie qu’on sorte de la noirceur et qu’on prenne la peine de faire une sortie, à la lueur du jour. J’avais envie qu’on garde nos habits, mais c’était une requête de trop.

Tes messages qui ne prenaient pas plus de 10 minutes à arriver à l’habitude prenaient maintenant une semaine à envoyer. Ceux-ci étaient courts et n’amenaient nulle part. Tu n’avais plus envie de me parler, tu ne prenais pas la peine de m’expliquer. Jusqu’au jour où… plus rien, plus un mot. Tu préférais suivre cette nouvelle tendance selon laquelle on peut tout simplement disparaître sans donner aucun signe de vie. Tu sais, cette nouvelle mode, que les cons suivent? Mais bon, je ne t’en veux pas. J’aime suivre la mode, mais pas quand cela consiste à blesser un autre être humain.  Tu m’avais jeté comme une moins que rien. Du coup, je me remettais en question et je perdais confiance en moi.

Pourtant plus tu m’ignorais, plus je revenais, sans en savoir la raison exacte. Est-ce que c’était parce que je ne savais pas ce que je méritais ou était-ce plutôt mon égo qui avait besoin de validation de ta part? J’avais beau essayé, je me heurtais sans cesse à un mur.

Peu importe les compliments que je recevais des autres, ils ne m’apportaient rien, car ils ne venaient pas de toi. Tu étais celui qui avait brisé mon égo, qui s’était enfui en courant et dont j’attendais les paroles réconfortantes. Plus le temps avançait et plus j’ai du me faire à l’idée que je devais recoller les morceaux par moi-même. Que j’étais la seule qui pouvait me faire comprendre. Que, oui, j’en vaux la peine. Que, oui, je suis belle. Que, oui, je mérite quelqu’un qui m’aimera inconditionnellement et qui ne me fera pas douter de ma personne.

« Si tu ne t’aimes pas, tu courras toujours après des personnes qui ne t’aimes pas non plus. »

Crédit 

Aujourd’hui, si je t’écris, ce n’est pas parce que je veux alimenter ton égo surdimensionné, en te disant que tu me manques ou pour te dire que je veux revenir dans ta vie. Non, je t’écris pour te dire : « Merci. » Merci pour ton comportement merdique. Merci pour ton manque de respect, merci pour ton ignorance et merci pour ton immaturité. Parce que, grâce à toi, j’ai pu enfin comprendre quel genre de personne je ne désire pas dans ma vie. Grâce à toi, j’ai pu mettre mon énergie sur mes rêves et penser à moi. Grâce à toi, j’ai pu réapprendre à m’aimer à nouveau, mais mieux. Je sais maintenant ce que je mérite vraiment.

Aujourd’hui, je te souhaite du bonheur, parce que les moments où je te souhaitais de te faire frapper par un bus sont passés. Ça ne m’intéresse pas de savoir si ta vie va bien ou mal, j’ai enterré la hache de guerre. Je vis mon bonheur dans cette nouvelle paire de chaussures que j’appelle « confiance », loin de toi, et c’est tout ce qui m’importe.

Aujourd’hui, on ne se voit plus, on ne se parle plus et c’est bien fait pour moi!

Cordialement,

La fille que tu as prise pour un déchet.

Par Rita El Biad

Élodie Dugat

Crédit

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