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La communication non violente

Aujourd’hui, je vous parle d’une méthode simple pour avoir des relations sociales plus équilibrées et respectueuses. Je ne suis pas un expert en communication non violente, mais après avoir suivi un petit atelier à Québec donné par mon amie Lucie Richard et réfléchi à la question, j’ai développé ma propre opinion sur le sujet et une certaine expérience personnelle. Je vais vous en parler dans mes mots.

On connaît tous et toutes des personnes toxiques et des situations sociales qui ont mené à des désastres émotifs. On cherche à comprendre ce qui n’a pas marché, pourquoi on a agi de telle façon dans telle situation. La souffrance, l’incompréhension, la culpabilité et le sentiment d’injustice sont bien réels. Alors, que faire, direz-vous?

Le point de départ de la communication non violente est d’admettre que chaque personne est unique et éprouve des besoins différents. Il faut apprendre à se connaître et accepter ses propres limites. C’est probablement la partie la plus difficile. Seulement le temps, les expériences et l’introspection permettent d’y arriver. Il faut essayer d’être honnête envers soi-même. Il y a souvent un trouble entre qui on pense être, qui on aspire à être et qui on est vraiment au moment présent. L’identité est complexe et reste toujours en mouvement.

Vous pouvez écrire sur une feuille une liste de vos besoins les plus importants. Est-ce l’amour, la reconnaissance professionnelle, le plaisir, autre chose? Les possibilités sont infinies, mais limitez-vous à 5 à 10 besoins pour commencer. Il existe des tests de personnalité très éclairants et gratuits sur Internet, comme le Myers Briggs. Ce test a changé ma vie. Renseignez-vous!

Les problèmes surgissent dans les interactions sociales quand on attaque l’autre personne au lieu d’exprimer ses propres besoins et sentiments. Il faut réussir à montrer son propre point de vue (subjectif) et comment on se sent dans telle situation. Par exemple, au lieu de dire « t’es un chien sale qui sort tout le temps avec ses amis », il vaut mieux dire « j’ai besoin de passer plus de temps de qualité avec toi ». Toujours retourner les situations vers soi. Voici d’autres exemples parodiés de mauvaises et de bonnes phrases à employer :

Mauvaise : « T’as couché avec mon ami, t’es rien qu’une pute! »
Bonne : « J’ai besoin d’une relation amoureuse monogame, transparente et respectueuse. Mon lien de confiance avec toi est brisé. Nos besoins ne concordent pas, visiblement. »

Mauvaise : « Tu comprends jamais rien à ce que j’te dis! »
Bonne : « J’ai besoin d’être écouté, d’avoir une relation saine qui m’apporte plus de support moral, où la communication est primordiale. » (Attention : si vous n’exprimez pas vos besoins clairement, la personne en face de vous ne pourra pas les deviner à votre place!)

Mauvaise : « Tu réponds jamais à tes textos! Réveille! »
Bonne : « Je veux avoir plus d’échanges avec toi et d’une manière plus rapide, quotidienne. » (À noter : l’autre personne peut répondre qu’elle a besoin d’une bulle plus grande ou qu’elle veut pouvoir se concentrer davantage au travail, mais au moins, la conversation commence d’une manière plus respectueuse.)

Les commentaires passifs agressifs sont de bons exemples de communication violente et ratée. Pensez à des répliques ironiques teintées de reproches comme : « je pensais que tu avais perdu mon numéro de téléphone » (adressé à quelqu’un qui n’a pas rappelé depuis longtemps). La personne passive agressive éprouve des difficultés à connaître ses besoins et à les exprimer de manière claire. Ses commentaires sont pernicieux et effritent facilement les relations à long terme sous prétexte qu’ils sont de « simples blagues ». Je vais vous dire une chose importante : tous vos sentiments sont réels et légitimes peu importe les circonstances ou un possible trouble mental quelconque (anxiété, TDAH, etc.). Si vous vous sentez attaqué.es, tristes, choqué.es ou whatever par un commentaire ou une « blague » passive agressive, ne laissez pas votre interlocuteur ou interlocutrice gagner en ridiculisant ou en invalidant votre réaction supposément exagérée. Je le répète : vos réactions méritent d’être prises au sérieux. Si vous faites face à de la passive-agressivité, respirez profondément, analysez la situation, exprimez vos besoins et demandez à la personne ce qu’elle veut vraiment exprimer par son message. C’est correct aussi de reprendre la conversation plus tard si vous vous sentez incapable de la gérer tout de suite. Écoutez-vous. Respectez-vous.

Parfois, la communication non violente ne suffit pas. Les personnes peuvent se rendre compte que leurs besoins sont tellement différents que leur relation (amicale, amoureuse, professionnelle…) ne peut plus continuer comme avant. Il y a des personnes qui souffrent beaucoup, ne se connaissent pas assez ou veulent votre malheur, tout simplement. Faites attention. Essayez d’identifier les bonnes personnes autour de vous. Tout est une question de besoins, de personnalités et de timing. J’espère vous avoir donné quelques pistes pour rendre vos communications plus agréables!

Par Simon Poirier

Images : Ambivalently Yours

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