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Les brunchs obligés

Ah, les brunchs! Une invention de Lord Timothy Von Brunchesterchire, aristocrate anglais qui voulut un jour combiner le petit-déjeuner et le lunch en un seul repas avec faste et beaucoup d’alcool mélangé au jus d’orange, dans le but de sauver du temps et de changer le tempo des rencontres familiales obligatoirement programmées aux éternels soupers. (#truestory) Maintenant haut gradé événement au calendrier des foodies de plusieurs générations, le #brunch est un mot-clic de 8.2 millions de publications sur Instagram au moment d’écrire ces lignes — et on n’était même pas encore rendu à la fête des Mères 2016. Est-ce que le brunch mérite vraiment ses lettres de noblesse? Pesons le pour et le contre.

POUR

— De l’alcool le matin. Et c’est permis. Avant les brunchs, on se commandait des coco-cognac en regardant presque par terre lorsque le serveur prenait notre commande au restaurant. Avec l’avènement des brunchs, mimosas, verres de bulles, cocktails festifs avec fruits dedans, sangria, petit verre de rosé-pourquoi-pas-ma-p’tite-dame ne sont plus regardés de travers mais au contraire les bienvenus pour accompagner vos deux œufs-bacon à 30 piasses le couvert.

— La variété. C’est Ron Swanson qui l’a dit : la nourriture de déjeuner, c’est la meilleure qu’on retrouve. C’est vrai qu’il y en a pour tous les goûts; salé, sucré, dans le sirop. Toute. Se. Peut. De la crème fouettée par dessus? Sure. Un extra cretons? Pas de trouble, la grosse. Vas-y mon Ron, bon point pour toi.

MOYEN-NEUTRE

— L’abus tentant. Parce qu’il y a de l’alcool (référez-vous au point #1), on a tendance à abuser du côté festif. On est (peut-être) en bonne compagnie, on veut se rincer les graines de toast au fond de la gorge à grandes goulées de champagne : tous les ingrédients sont là pour avoir la gueule de bois rendu à 14 h l’après-midi. Encore plus dangereux si on est scrap du samedi soir. Entéka, c’est ce que j’ai entendu dire… C’est arrivé à l’amie de mon amie.

CONTRE

— Être pogné avec sa famille. Ben oui, les brunchs en famille du dimanche sont une plaie. C’est comme le réveillon de Noël, mais en plein jour, en pleine clarté, à sec, sans lubrifiant. Pourquoi vous pensez qu’on y boit autant (référez-vous, une fois de plus, au point #1)? Y a-t-il quelque chose de plus terrible que d’écouter les propos racistes-homophobes-anti-environnementalistes de votre oncle-grand-mère-beau-frère quand, en plus, y’a pas le buffer de l’esprit des Fêtes pour nous faire oublier ça? Salade de fruits incluse et œuf bénédictine au saumon, vous n’êtes pas assez forts pour nous secouer de cet effroyable ennui familial.

— Être pogné avec sa famille (bis). Parce que pris à table sans issue de secours, le temps devient long avant même que les œufs refroidissent. Vous allez vouloir vous couler dans votre chandail à capuchon et jouer à Angry Birds comme votre neveu et mouiller secrètement à l’idée de vous suicider en avalant la poivrière. Mais non, j’exagère : personne ne joue plus à Angry Birds, voyons.

EN CONCLUSION

Le brunch obligé est un moment à passer où vous devrez affronter votre ennui en plein jour, acheter des fleurs pour grand-maman Nicole, acheter des fleurs à maman Diane, donner et recevoir des gros becs au rouge à lèvres à toutes les femmes en leur souhaitant bonne fête des Mères! et ravaler le malaise quand, sans enfant on vous dira, « peut-être que l’an prochain ça va être ton tour », mais bon, consolez-vous : après tout, vous venez de manger deux tranches de bacon, vous êtes déjà pompette et il n’est pas tout à fait encore 11 h. Bonne fête des brunchs!

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