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Mon obsession pour l'alimentation

Avez-vous déjà eu le sentiment de perdre le contrôle de votre vie? Que les décisions que vous prenez ne sont jamais les bonnes ou que les gens qui vous entourent ne sont pas aussi présents que vous le souhaiteriez? À moi, ça m’est déjà arrivé. Mêlez à tout ça une déception amoureuse et une quête de soi et vous obtiendrez dans quel état d’âme j’étais il y a 2 ans et demi. Durant cette période, j’ai perdu 40 livres et ce n’est pas du tout parce que j’avais un surplus de poids. Je n’étais ni anorexique ni boulimique, mais je n’allais pas bien. Dans ce temps, il me semblait que je n’avais de contrôle sur aucune sphère de ma vie. Rien ne me satisfaisait, je n’arrivais pas à m’épanouir. Famille, amis, amour, je ne me sentais pas à la hauteur d’aucune relation. Je cherchais des réponses sans jamais les trouver. Ça me frustrait énormément et, par-dessus tout, ça m’angoissait. J’avais du mal à dormir et je me sentais toujours épuisée. L’irritabilité qui en est résultée ne faisait qu’empirer les choses : les gens ne cherchaient évidemment pas ma compagnie… Disons que j’étais loin d’être un rayon de soleil émanant le bonheur. Il me fallait trouver une solution, quelque chose qui me donnerait le contrôle sur au moins une partie de ma vie. Je me suis rabattu sur mon alimentation, parce que la seule personne qui peut décider de mettre un aliment dans ma bouche ou non, c’est moi. Mon défi : avoir l’alimentation la plus santé possible. J’ai limité la quantité de sucre et de gras que j’ingérais à l’extrême. J’aimais le fait que ma volonté serait mise à l’épreuve. Dire non à des aliments trop gras ou trop sucrés était pour moi une petite victoire. En plus de tout ça, je n’avais pas vraiment faim : j’avais l’appétit coupé par mes angoisses, mes frustrations et mes questionnements.

J’ai rapidement commencé à perdre du poids. Même si au départ ce n’était pas ce que je cherchais, je m’en réjouissais. Mon corps qui devenait de plus en plus frêle devenait le symbole de mon esprit chamboulé. Les os qui me collaient de plus en plus sur la peau traduisant ce mal intérieur. Mon apparence devenait mon appel à l’aide, un cri silencieux, mais dérangeant. Comme mon obsession pour l’alimentation santé m’apportait des résultats, je m’enfonçais de plus en plus dans cette direction.

Les gens ont commencé à en parler entre eux, à s’inquiéter. J’ai pourtant refusé toute l’aide qu’ils ont essayé de m’apporter, parce que je suis beaucoup trop orgueilleuse. Maintenant, je sais que le temps était tout ce dont j’avais besoin. Avec le temps, les jours s’écoulent et la douleur s’estompe et ce qui nous frustrait royalement devient banal. Puis, on apprend toujours de nos erreurs et à relativiser davantage les choses. Mais ça aurait pu être tout autrement, j’aurais pu sombrer davantage dans ma mélancolie. C’est pourquoi il faut parler et partager nos sentiments, nos craintes et nos peurs. Il nous faut trouver une personne qui est là pour nous écouter et nous permettre d’extérioriser nos émotions, que ce soit un ami de confiance ou un professionnel. Pour ma part, j’étais incapable de parler, incapable de mettre des mots sur mon mal; comme si en parler rendait la chose trop vraie. J’ai eu la chance d’avoir une amie qui a su me supporter malgré tout et c’est ce qui m’a aidée à passer au travers. Je savais qu’elle serait toujours prête à me tendre la main si j’en avais besoin. Si je vous raconte tout ça, c’est pour vous montrer que notre relation envers notre alimentation en dit beaucoup sur nous. Nous sommes ce que nous mangeons. Les troubles alimentaires sont complexes et sont le résultat d’une multitude de facteurs. Je ne demande à personne de comprendre ce que les personnes qui vivent ces difficultés ressentent, mais, s’il vous plaît, ne les jugez pas : ils en ont déjà beaucoup sur les épaules. Et puis, se faire coller des diagnostics à tour de bras par l’un et par l’autre n’aide en rien. Si vous suspectez que l’un de vos proches vit des difficultés et que cela se traduit par un changement dans leur alimentation, restez à l’affût et soyez là pour lui. Une oreille attentive est parfois tout ce que l’on cherche. Et si vous croyez que cette personne nécessite l’aide d’un professionnel, aidez-la dans ses démarches, ne lui dites pas simplement « va donc consulter! » Faire face à ses démons seul est beaucoup plus intimidant qu’accompagné.

Et comme nous le dirait André Maurois : le bonheur est une décision que nous prenons d’être heureux quoiqu’il arrive!

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