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2022 – l’année où j’ai cessé d’haïr Maripier Morin et toutes ces autres femmes

Je n’ai jamais eu d’amies filles, ou du moins très peu. Je me suis toujours tenue avec des garçons, parce que c’était beaucoup plus facile ainsi. Très tôt au secondaire, j’ai été victime de bitchage assidu de la part de mes congénères féminines. Le parlage dans le dos et le dénigrage se sont également poursuivis durant mes années collégiales et même à l’université. Je me suis maintenant fait à l’idée, les fake friends et les haters sont des trucs avec lesquels j’aurai à dealer toute ma vie.

À mon entrée à l’université, je me suis fait sévèrement juger par les filles de mon groupe. On m’a jugée avec un seul motif : mon apparence physique. Ma ligne d’eye-liner et mes ongles manucurés m’ont valu le titre de « miss superficielle » et m’ont automatiquement exclue du clan des filles. On m’a même donné un surnom afin de mieux parler dans mon dos. Ces filles m’ont rabaissée devant mes amis et ont cherché leur appui.

Je les ai d’abord détestées profondément, puis j’ai crié à l’injustice. Je trouvais insupportable l’idée qu’on puisse me mettre à part simplement pour l’image que je dégageais. Mais avec une profonde introspection, ce que j’ai surtout réalisé, c’est que je suis la première à faire subir aux autres ce dont je me considère moi-même victime.

N’est-ce pas ironique de souhaiter qu’on cesse de me juger quand moi-même je hais d’autres femmes, sans motifs valables, simplement par jalousie ou orgueil mal placé? Il s’avère apparemment qu’en 2015, être belle et intelligente est un fardeau lourd à porter.

N’est-ce pas satisfaisant d’entendre un gars dire d’une fille qu’on envie misérablement qu’« elle est pas si belle que ça »? Mieux encore : « c’est une conne, une bitch, une chienne », name it, ça fait du bien à l’estime personnelle d’entendre une tierce partie dire du mal d’une fille qu’on jalouse pitoyablement et on y prend tristement plaisir.

Sauf que, j’ai aussi réalisé que de consacrer tant d’effort et d’énergie à dénigrer les autres, ça ne nous rend pas plus heureuses et surtout, ça nous rend pas plus belles et plus attrayantes – bien au contraire! La jalousie est un vice qui montre un flagrant manque de confiance en soi et qui nous empêche certainement de nous épanouir pleinement en tant que femme.

Ne serait-il pas plus simple de se soutenir entre femmes, plutôt que de sans cesse chercher à se comparer et à rabaisser les autres pour se remonter? Non seulement cette compétition féminine est malsaine, mais elle est également sans but réel et n’a certainement pas lieu d’être. La société actuelle dans laquelle on vit défavorise déjà bien assez le sexe féminin, nul besoin d’en rajouter.

C’est avec tout ça en tête que j’ai entrepris comme résolution pour l’année 2016 de cesser d’haïr toutes ces autres femmes. Plus encore, en 2016, je veux les traiter comme mes égales plutôt que mes rivales. Je veux apprendre à reconnaître leurs forces et leurs réussites et surtout apprendre à m’en inspirer. En 2016, je veux délaisser la bitch en moi pour qu’ensemble on puisse redéfinir l’image de la femme dans notre société. En 2016, je veux m’affranchir de cette jalousie et m’épanouir dans un monde où il fait bon être femme.

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