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Une fois à la librairie – Par Noémie

C’était l’été passé.

J’avais un ami conteur qui tenait une émission de radio à CKIA (88.3, le fin fond de la bande FM) et qui y racontait des belles grosses histoires. Comme j’étudie la littérature et que j’aime pas mal fort Fred Pellerin, je me suis dit que je pourrais peut-être faire la même chose.

Alors, un beau matin, j’ai proposé audit ami de venir raconter un conte même si je suis pas conteuse et faute de contenu, il en a convenu que « oui, viens! Ça va être le fun ».

Toute la journée, j’étais en ville à chercher un endroit pour écrire mon histoire en toute inspiration/tranquillité. J’avais pas d’idées, mais c’était sûr que j’allais écrire quelque chose sur les vieilles personnes parce que le court-métrage de Yan England, (Henry), venait juste de faire pleurer tout mon intérieur. Il me fallait une place où la vie grouille de choses à raconter.

Je trouvais nulle part.

« Ben là, va à la bibliothèque Gabrielle-Roy, ou à la Brûlerie Saint-Jean, ou au Starbucks » tu me diras. Ben je te répondrai que tu n’as rien compris. À Gabrielle-Roy, il y a un son très fucking tannant qui se répète sérieusement au 10 secondes et il y a rien qui excite autant mon déficit d’attention : concentration impossible. À la Brûlerie Saint-Jean, je peux pas m’empêcher de manger leurs chocolatines et leurs grilled-cheese : concentration impossible. Au Starbucks, il y a toujours quelqu’un que je connais et qui me lâche pas avec ses « T’écris quoi? Pourquoi? Comment? Ah ouin? Bizarre! » : concentration doublement impossible.

Alors, j’ai continué de marcher sur la rue Saint-Jean, l’autre côté des portes où les touristes sont moins les bienvenus et parce que c’est là que ça se passe pour vrai. Je suis rentrée dans le magasin d’impression, j’ai acheté des rubans d’encre pour ma machine à écrire (so vintage, so hipster), et je suis ressortie.

Et là. Direct là. Juste là. À côté. Fière, subtile, mais pas gênée. Une petite porte bleue.

Il y en a tellement des portes bleues en ville, je veux dire, normalement tu essais pas de les ouvrir.

Mais tu es pas débile comme moi.

Et moi je l’ai ouvert. Très et bien grand. Il y avait des marches, assez à pic, merci. Je les ai montées. Arrivée en haut, tu me croiras jamais et de toute façon tu crois jamais à rien, j’ai fait connaissance avec un vrai paradis en pleine terre Québécoise.

Des livres et des livres et les livres partout, presque pas de lumière, de la bière, du bon café, le silence absolu, une toute petite terrasse extérieure, «((Gab Paquet) http://gabpaquet.bandcamp.com/) comme barman et une vieille machine de foire qui prédit l’avenir, c’est ça la librairie Saint-Jean-Baptiste.

J’ai écrit (mon histoire de vieux) www.noemiedoyon.tumblr.com/recueil/ ) (la huitième sur le lien) en 2 heures et je l’ai raconté le soir même à la radio communautaire.

Depuis ce jours-là, je viens toujours ici, derrière cette petite porte bleue, m’asseoir près de la fenêtre et raconter toutes les belles histoires que je vois autour de moi, un café dans une main et un livre dans l’autre.

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