Oublie tout ce à quoi Nicki Minaj t’a habitué dans le passé. Dans The Pinkprint Movie, film musical d’une durée de seize minutes, la célèbre rappeuse américaine sort de sa zone de confort et nous présente un côté d’elle qu’on ne lui connaissait pas. Vulnérable, sensible et blessée, la chanteuse raconte, en trois parties (trois chansons de son dernier album; The Crying Game, I lied et Grand Piano) la fin d’une relation dysfonctionnelle et destructrice. Assure-toi d’être solide émotionnellement avant de visionner ce (long) vidéoclip qui ramassera tes émotions sur un temps rare.
On est loin de celle qui, il n’y a pas tellement longtemps, chantait gloire aux big bootys. La sortie du film coïncide avec la rupture de la star avec son copain des douze dernières années. Coup de pub ou véritable démarche artistique? Une chose est sûre, vider son sac en public fait vendre à Hollywood. On n’a qu’à penser à l’interminable monologue de Selena Gomez dans son dernier vidéoclip, The Heart Wants What It Wants (on salue au passage Justin Bieber qui devait se sentir petit dans ses shorts).
On peut aimer ou détester le personnage de Nicki (je suis le premier à grincer des dents lorsque je la regarde en entrevue), il faut tout de même donner à César ce qui lui revient. Il fallait de l’audace pour proposer ce concept à ses fans, habitués aux vidéoclips beaucoup plus sexy, vulgaires et provocants. Au passage, on redécouvre la jolie voix de la chanteuse, qui pousse la note plus souvent que dans ses hits précédents. Si tu veux voir la sulfureuse Bimbo se bagarrer avec son copain, déverser son flow au volant d’un Range Rover, faire un accident, puis courir dans les champs, vêtue d’une belle robe blanche, appuie sur play.
Minaj dévastée par une peine d’amour, on y croit ou pas? Que penses-tu du film?
Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com