T’as une sortie prévue avec des amis, mais t’as pas envie d’y aller. Plutôt que de téléphoner pour annuler, tu décides de faire une sieste. Tu te réveilles plusieurs heures plus tard et tu as manqué la sortie. Comme c’est dommage! T’as pas fait exprès, mais maudit que ça adonne bien… C’est ce qu’on appelle faire de l’évitement.
L’évitement est un mécanisme de défense qui se déclenche afin de ne pas avoir à confronter une situation angoissante. Je pense que les étudiants en connaissent un rayon là-dessus. Si tu en fais, dis-toi que c’est un réflexe naturel de fuir devant un « danger potentiel » depuis la nuit des temps (parles-en à nos ancêtres Neandertal). Là où se trouve le problème, c’est lorsque le réflexe se manifeste face à un danger irréel. Tu l’auras deviné, l’évitement est souvent relié à l’anxiété, puisqu’une simple anticipation peut provoquer une réaction anxieuse.
Lorsqu’on fait de l’évitement, on ne fuit pas tant une situation. On cherche plutôt à fuir l’émotion qu’elle suscite en nous. Éviter la confrontation d’une situation angoissante apporte un répit temporaire. Ça nous soulage à court terme, mais c’est à long terme que ce réflexe devient problématique, puisqu’en continuant d’éviter, on confirme que l’angoisse est moindre en fuyant la situation qu’en l’affrontant. On parle ici de renforcement négatif : on renforce la peur de ce qui pourrait arriver si on laissait les émotions nous envahir.
Il faut tout de même savoir qu’il est normal de vivre de l’angoisse et de l’anxiété dans la vie. Personne n’y échappe. Je me souviens encore le jour où j’ai réalisé ça. C’était la première fois que j’avais l’impression d’avoir le « droit » de vivre ces émotions et que j’avais trop souvent tenté de les éviter. Une situation où je faisais de l’évitement m’est alors revenue en tête : quand j’étais petite, lorsqu’il y avait de la visite qui arrivait chez moi, j’allais me cacher dans ma chambre pour ne pas les accueillir. Ensuite, il me fallait un bon 30 minutes pour sortir et venir saluer mes oncles et tantes. Chaque fois, je me disais que c’était ridicule, mais je ne pouvais m’en empêcher. Ce réflexe se déclenchait de lui-même et je ne savais pas pourquoi. Ce n’était probablement que de la timidité. Quand j’y repense, ça me fait rire et ça me rend aussi un peu triste. Je vivais de l’angoisse que j’avais créée moi-même. Je devais tellement mal feeler dans ces moments-là. Je te rassure, je ne me cache plus quand je reçois de la visite.
Si tu vis (parfois ou souvent) des situations dans lesquels tu fais de l’évitement, sache qu’il existe des pistes de solution. La première, c’est d’apprendre à reconnaître et comprendre le mécanisme de l’évitement ; dans quelles circonstances il se déclenche. Ensuite, il faut accepter de vivre des émotions comme l’anxiété pour éventuellement s’y habituer. Une façon d’y arriver est d’associer le fait d’affronter ses peurs à une récompense. Si tu règles un problème immédiatement, il ne va pas te hanter durant des jours, voire des semaines (je parle par expérience, mieux vaut foncer maintenant que de repousser le moment). Tu seras récompensé par un sentiment de satisfaction instantané et ça peut avoir l’effet d’une bombe sur l’estime personnelle. Il y a aussi la méditation qui peut t’aider, car elle permet d’accueillir de manière ouverte, attentive et bienveillante les émotions négatives qui se cachent derrière l’évitement. À force de méditer, tu pourras établir une distance entre les émotions et les automatismes qui y sont associés.
Tu es maître de tes actions, à toi de jouer!
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