D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours été la fille super occupée, celle qui combine l’université avec 2-3 jobs, qui s’entraîne 5 fois par semaine et qui trouve quand même du temps pour faire des activités sociales et dormir 8 heures par nuit. Cette fille-là, un peu folle, qui se promène en permanence avec son agenda sous le bras pour essayer de ne rien oublier, entre la remise du travail de mi-session, le rendez-vous chez le dentiste et la soirée pour la fête d’untel. Un vrai maître ninja de la gestion de mon temps.
Depuis que j’ai terminé mes études en janvier dernier et que j’ai commencé à travailler à temps plein, il se passe un phénomène particulier que j’ai l’impression d’être seule à vivre : j’ai trop de temps. Oui oui, vous avez bien lu. J’ai trop de temps, je m’ennuie, je me tourne les pouces.
J’ai été prisonnière tellement longtemps de cette spirale d’activités incessantes, et je me retrouve maintenant avec du temps libre à revendre. En congé toutes les fins de semaine. TOUTES les fins de semaine. Le paradis, vous me direz? Pas pour moi… Je vais vous avouer qu’au début, je sautais de joie, mais plus les semaines avançaient et plus j’étais angoissée par la situation : et si jamais je n’avais rien de prévu de touuute la fin de semaine, qu’allais-je faire de ma vie?
J’ai l’impression que je n’existais pas en dehors de l’université, de mon travail et de ma vie sociale. J’ai dû apprendre à redécouvrir qui j’étais vraiment, loin de toute cette agitation. Ce que je veux, ce que j’aime faire. Et j’ai aussi dû (je *dois encore, à vrai dire) apprendre à relaxer et à prendre du temps pour moi. Je me répète sans cesse que c’est correct de ne rien faire, de faire un peu de binge watching devant Netflix de temps en temps, de flâner dans mon lit jusqu’à 11 h (11 h, oh my god!).
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Je dois me le répéter encore et encore parce que j’ai été tellement conditionnée à toujours rentabiliser mon temps, à profiter de chaque parcelle libre que j’ai maintenant sans cesse l’impression de ne pas en faire assez. J’écoute un film en pyjama sur mon divan un vendredi soir et je culpabilise. Je texte mes amis en leur disant que je suis une larve humaine, et je passe en boucle toutes les choses que je pourrais être en train de faire : faire le ménage de l’appartement, me cuisiner des lunchs pour la semaine, faire un peu de musculation, continuer à écrire ce fameux embryon de roman que j’ai abandonné dans le fond d’un tiroir…
Mais la vérité, c’est que j’ai le droit d’être une larve… non mieux : j’ai besoin d’être une larve, comme tout le monde, parfois. Et j’ai décidé de travailler là-dessus. Mais bon, ça ne veut pas dire passer la journée sur le divan. Ça veut dire prendre du temps pour moi et faire ce que j’aime, ce qui me fait du bien.
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J’ai le goût de faire des choses que je n’ai jamais le temps de faire. Des choses qui me trottent dans la tête depuis des années et que je reporte toujours parce que… pas le temps. Pas des choses compliquées, là. Juste des choses ben tranquilles, seule avec moi-même. Pour calmer ma folie de vivre à 100 miles à l’heure. Pour vivre ici, maintenant, lentement.
Comme ce DIY que j’ai vu passé sur Pinterest. Comme colorier dans le beau livre de coloriage thérapeutique que je me suis acheté l’année passée. Comme apprendre à tricoter pis devenir une master de la couture. Comme écrire, sans pression, juste pour moi et le plaisir que les mots me procurent.
On n’est pas le 1er janvier, mais il n’est jamais trop tard pour prendre une bonne résolution. Et apprendre à relaxer, c’est la mienne à partir de maintenant.