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Je viens de réaliser mon plus vieux rêve d’enfance : écrire et publier un livre! Après trois ans et demi de travail, tenir le résultat dans mes mains me remplit de bonheur. Chacun des mots que j’ai imaginés se déploie maintenant dans le monde réel. Incroyable.
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Je suis une personne privilégiée, car j’ai baigné très jeune dans la littérature et l’écriture. Mes parents me lisaient des histoires avant de m’endormir, m’amenaient à la bibliothèque chaque semaine et m’achetaient des cahiers pour écrire. Ma passion des mots est née là. J’ai appris beaucoup sur le tas, par essais et erreurs, et en suivant des cours de création littéraire à l’université. Aujourd’hui, j’ai envie de vous partager quelques conseils pour augmenter vos chances d’être publié un jour en tant que jeune auteur(e).
1. Lire beaucoup
Ça peut sembler évident, mais c’est la chose qui m’a le plus aidé à développer mon imaginaire personnel. Lire d’autres mots que les nôtres nous transforme et aiguise notre rapport au langage. C’est important d’avoir une bonne vision d’ensemble de ce qui se fait actuellement pour essayer de se démarquer un peu. Je m’inspire aussi de la culture populaire, des séries télé et des musées pour huiler ma fiction. Cela dépend de chaque personne.
2. Écrire un peu chaque jour
Un de mes anciens professeurs, Neil Bissoondath, avait l’habitude de nous répéter sa fameuse règle d’or : c’est en écrivant qu’on apprend à écrire. Simple, mais tellement vrai. L’écriture est un art qui s’apprend avec la pratique et sur le long terme, comme un artisan qui développe ses habiletés manuelles un jour à la fois. Il y a quelque chose de très corporel dans mon rapport à l’écriture. Penché sur mon cahier, j’écris à la main et chaque particule de mon corps est concentrée vers le même objectif : inventer des histoires et des images nouvelles. C’est très exigeant. Mon livre n’a pas été écrit à toute vitesse, mais en avançant à pas de fourmi, avec patience et détermination. Tout a commencé par un défi personnel que je me suis donné en 2014 : écrire un poème par jour pendant un an. Se donner l’espace et le temps mental pour écrire est primordial. Je savais d’avance que ces poèmes allaient rester des premiers jets imparfaits, mais que j’allais pouvoir les retravailler plus tard et trouver une cohérence dans l’ensemble.
3. Apprendre à aimer les réécritures
Il y a un mythe tenace en création littéraire comme quoi les premiers jets sont toujours plus authentiques, vrais, meilleurs, et donc qu’il ne faudrait pas trop les retoucher. Au risque de paraître snob, la littérature, ce n’est pas d’écrire en cinq minutes sur le coin d’une table. Les impulsions sont nécessaires pour dégager de nouvelles idées sans se censurer, mais ça ne suffit pas. Le texte doit trouver sa propre voix et nous amener ailleurs grâce à un travail ardu sur le langage. Je dis souvent qu’écrire un livre, c’est construire un entonnoir inversé. Après 2014, je me suis retrouvé avec 365 poèmes dont beaucoup étaient plutôt mauvais. J’en ai gardé seulement le quart avec lesquels j’ai refait plusieurs nouveaux jets différents, c’est-à-dire que je me suis donné la liberté de partir du point A pour aller au point B, C, D ou Z. Un bon poème, ou une bonne phrase, c’est quelque chose comme un point de jonction entre la surprise et une étincelle de vérité. Les réécritures sont un processus long qu’il faut maîtriser. Elles permettent de passer d’un matériau brut à un produit fini satisfaisant. Certains romanciers comme Tolstoï sont célèbres pour avoir composé des dizaines de jets complets de A à Z de leurs romans. Un vrai travail de moine. Généralement, il faut compter au moins trois ou quatre jets pour arriver à un bon résultat, mais il n’y a pas de recette magique, cela dépend de chaque situation. Si vous n’êtes pas entièrement satisfait(e) de votre manuscrit, dites-vous qu’il n’est pas achevé.
4. Être bien entouré(e)
C’est très difficile de publier sans avoir des ami(e)s littéraires qui nous relisent et repèrent nos passages plus faibles. À force de retravailler nos textes, on ne voit plus clair et on laisse passer des coquilles et autres erreurs faciles. Mon livre a été relu par au moins quatre personnes avant que je l’envoie à des maisons d’édition. J’ai choisi des personnes en qui j’avais confiance et qui lisent beaucoup. Elles m’ont donné de superbes conseils pour terminer mes réécritures. Parfois, les personnes les plus proches de nous sont trop gagnées d’avance à notre cause pour apporter des critiques constructives. Mes contacts littéraires m’ont aussi aidé à choisir des maisons d’édition qui correspondaient le mieux à mon manuscrit. Chaque maison d’édition a des lignes directrices et des collections différentes. Cela ne sert à rien d’envoyer un manuscrit de poésie à une maison qui ne publie que du roman, par exemple. Il faut feuilleter les catalogues et s’assurer de faire de bons choix. Si vous n’avez pas d’ami(e)s littéraires, les lancements, les maisons de la culture et les clubs de lecture sont de bonnes occasions pour faire des rencontres en ce sens.
J’espère que ces petits trucs simples vous aideront à réaliser vos rêves d’écriture. Ne vous découragez pas et surtout, ayez du plaisir! Écrire est toujours une bonne idée.
Pour plus d’informations sur mon livre, c’est ICI.
Par Simon Poirier
Crédit illustration : Giuseppe Antonio Petrini, Le sommeil de Saint-Pierre