Moi dans’ vie, j’ai le même rêve depuis 2005. J’avais 10 ans et je savais déjà où je m’enlignais. Je voulais une grande maison, deux enfants, un golden retriever pis un Dodge Caravan. Je voulais le American Dream, la bonne job, la petite famille heureuse, le quartier avec les enfants qui jouent au hockey dans la rue.
Il fut un temps où ce type de vie était la seule issue des femmes; élever les enfants à la maison, that’s it. Je comprends que ce n’est pas tout le monde qui désire ça, pis c’est ben correct, chacun ses choix. Mais j’ai l’impression que le discours s’est renversé ces dernières années. Pendant des décennies, on jugeait négativement les femmes qui voulaient faire le tour du monde, faire une immense carrière, rester célibataires, ne pas avoir d’enfants et ne pas avoir de maison. Et thank god, on est sorti de ce jugement ridicule là.
Mais si c’était ça que je voulais, moi? Et si je veux encore la même chose? Je veux trois enfants, un chien-saucisse pis un Rogue de Nissan, oubliez le Dodge Caravan. Mais on comprend le concept. Je dois avouer qu’en 2017, je me sens marginale. Ben oui, je veux l’affaire quétaine dont tout le monde rit dans les émissions à la mode des hipsters trentenaires.
Je respecte mes amis qui vont faire un tour d’éléphant en Thaïlande, qui se promènent de pays en pays, qui font des stages à l’ONU. Je les admire. Eux me disent que jamais ils voudront d’enfants, et c’est leur affaire. Ils seront les oncles et tantes gâteau des miens.
J’ai compris l’autre jour pourquoi je voulais le rêve américain. Parce que je l’ai jamais vécu étant enfant. Je souhaite juste offrir à quelqu’un ce que je n’ai jamais eu; une maison, un char, un chien, pis des frères et sœurs. Le tour d’éléphant sera pour une autre vie.
Par Rosie Morin-Michaud
Geneviève Lamoureux
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